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Changement climatique: quels sont les pays les plus exposés?

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Dans une étude publiée mercredi 30 octobre par le cabinet britannique d’analyse des risques Maplecroft, le « baromètre de vulnérabilité au changement climatique » établi par le cabinet pointe un certain nombre de pays les plus touchés par le changement climatique et par tous les risques que celui-ci implique.

Inondations, tempêtes, sécheresse ou encore hausse du niveau de la mer : une soixantaine de pays sont particulièrement vulnérables aux phénomènes climatiques extrêmes.

Le Bangladesh, pays le plus vulnérable

Or, parmi les 67 pays considérés comme les plus vulnérables, figurent certains des principaux pays émergents et les nouvelles puissances économiques comme l’Inde ou la Chine.

Les impacts économiques du changement climatique seront ressentis surtout par le Bangladesh, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, Haïti, le Sud-Soudan, le Nigeria, la République démocratique du Congo (RDC), le Cambodge, les Philippines et l’Éthiopie, qui représentent les 10 pays les plus à risques.

D’autres marchés de croissance importants sont également vulnérables au changement climatique : l’Inde (en 20ème position), le Pakistan (24ème) et le Vietnam (26ème) dans la catégorie « risque extrême », et l’Indonésie (38ème), la Thaïlande (45ème), le Kenya (56ème) et la Chine (61ème), classés dans la catégorie « à haut risque ».

Un tiers du PIB mondial dans les pays à risques

Les avis sur les estimations futures du coût global du changement climatique sur l’économie mondiale sont partagés, rappelle le cabinet britannique. Mais « ce qui ne peut être contesté, c’est que les pays exposés aux risques climatiques sont en grande partie des marchés émergents et en développement, dont l’importance pour l’économie mondiale ne cesse d’augmenter ».

Le cabinet constate qu’à l’horizon 2025, 31% de la production économique mondiale sera ainsi concentrée dans les pays les plus exposés au changement climatique.

En 2025, le PIB de la Chine devrait par exemple tripler son niveau actuel pour atteindre 28 000 milliards de dollars, tandis que celui de l’Inde devrait augmenter de 5 000 milliards de dollars – représentant à eux deux un montant total de près de 23% de la production économique mondiale.

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En Inde, le cyclone Phailin a coûté 4,15 milliards de dollars

Le rapport rappelle l’impact de certains évènements liés à des conditions climatiques extrêmes sur l’économie d’un pays. En Inde, le cyclone Phailin qui a frappé les côtes orientales du pays le 12 octobre, a provoqué la mort d’une quinzaine de personnes. Il a aussi causé des dégâts dont le montant est estimé à 4,15 milliards de dollars, notamment dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture, dans le seul État de l’Odisha, l’une des principales régions minières du pays.

« Avec des marques mondiales qui investissent massivement sur les marchés émergents vulnérables, […] nous voyons augmenter le risque d’exposition des entreprises à des événements liés aux conditions climatiques extrêmes sur plusieurs niveaux : leurs activité, les chaînes d’approvisionnement et les consommateurs », explique James Allan, directeur de l’Environnement du cabinet Maplecroft.

« Le cyclone Phailin a démontré la nécessité critique pour les entreprises de surveiller la fréquence et l’intensité des événements liés au changement climatique, surtout là où l’infrastructure et la logistique sont faibles ».

Des opportunités d’investissement

Selon le cabinet d’analyse des risques, la capacité des pays les plus vulnérables à gérer l’impact direct des événements climatiques sur leurs infrastructures sera donc un facteur déterminant pour diminuer les impacts économiques du changement climatique, et pourrait présenter des opportunités d’investissement.

« Les mesures d’adaptation, comme la construction de protections contre les inondations et d’infrastructures plus résistantes, exigeront toutefois un engagement soutenu des gouvernements », préconise Maplecroft.

L’Afrique particulièrement exposée

« Les régions qui font face aux niveaux de risques les plus accrus sont l’Afrique de l’Ouest et le Sahel », indique l’étude. L’indice établi par Maplecroft intègre notamment les projections climatiques du dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

Le Nigeria, sixième pays le plus à risque, reste particulièrement exposé : le secteur pétrolier du pays a notamment subi les conséquences des inondations de juillet à novembre 2012. Ces inondations ont entraîné une perte estimée à 500 000 barils de pétrole par jour, soit l’équivalent de plus d’un cinquième de la production du Nigeria.

La richesse pétrolière du delta du Niger est particulièrement vulnérable, surtout à cause de la hausse du niveau de la mer qui provoque déjà l’érosion et la perte de certains puits de pétrole dans cette région.

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