• À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
La Revue Internationale
  • UNION EUROPÉENNE
  • RUSSIE
  • AMÉRIQUES
  • ASIE
  • AFRIQUE
  • MOYEN-ORIENT
  • LE MONDE DE DEMAIN
Actualités

Comment est né le microcrédit?

31.10.2013 par La Rédaction

Le microcrédit est un outil très utilisé dans les pays du Sud, mais également présent dans les économies développées comme la France. Il repose sur le prêt de petites sommes d’argent à des personnes défavorisées et exclues du système bancaire classique, sur des durées relativement courtes, de quelques mois à un an. Grâce à ces sommes, les bénéficiaires de microcrédits peuvent créer et développer leur propre micro-entreprise. S’il est indéniable que la forme moderne du microcrédit a été pour la première fois mise en place par Muhammad Yunus au Bangladesh dans les années 1980, des prêts aux plus pauvres sous des formes proches existent depuis des siècles.

[image:1,l]

Le microcrédit moderne est une des innovations majeures du XXe siècle dans la lutte contre la pauvreté. À travers des prêts d’un montant très faible, les institutions de microcrédit permettent à certaines personnes défavorisées de se lancer dans une activité commerciale ou artisanale (la plupart du temps), et d’obtenir ainsi un moyen d’améliorer sensiblement leur niveau de vie. Il s’agit également d’offir une alternative aux usuriers.

La microfinance décrit pour sa part l’ensemble des services financiers destinés aux populations défavorisées : microcrédit, micro-assurance, épargne, transfert d’argent….

Un système loin d’être né dans les années 80

Si Muhammad Yunus et sa Grameen Bank lui ont permis de connaître un essor considérable dans les années 80, le microcrédit est une histoire très ancienne. Pendant des siècles il s’est développé de manière plus ou moins informelle, avant d’être « modernisé »au Bangladesh.

Cette forme de prêt serait née en Inde il y a 3 000 ans, principalement sous forme de crédit rotatif. Selon son principe, des groupes d’individus organisent des cycles d’épargne et de prêt. Tous les membres du groupe alimentent alors un fonds de manière égale. L’épargne mise en commun permet de financer le crédit rotatif, dont les membres pourront bénéficier à tour de rôle. Ce système s’est poursuivi et existe depuis des siècles aux quatre coins du monde.

Plusieurs formes de microcrédit sont apparues ensuite, et notamment en Europe, où deux épisodes ont particulièrement influencé la microfinance.

Jonathan Swift, suite aux grandes famines que connaît l’Irlande, met en place au XVIIIe siècle un système de microprêts dans le pays, pour soutenir jusqu’à 20 % des familles. L’écrivain irlandais est certainement le premier prêteur de petits montants aux populations pauvres, aux artisans principalement.

Un épisode majeur se produit également en Allemagne au siècle suivant. Friedrich Raiffeisen, au milieu du XIXe siècle, met en place un système d’épargne coopérative à destination des plus pauvres. Il s’agissait pour lui d’offrir une alternative aux usuriers, dont les plus pauvres étaient dépendants. Son initiative a abouti à la création de la première société coopérative de crédit mutuel.

Des systèmes similaires ont ensuite été créés dans les autres pays européens, en Amérique du Nord, en Amérique Latine et en Asie.

L’initiative de Muhammad Yunus : la Grameen Bank

Muhammad Yunus est parvenu à mettre en place une des plus belles et importantes innovations du XXe siècle. Son parcours passionnant est notamment relaté dans l’ouvrage 80 Hommes pour changer le monde, de Sylvain Darnil et Mathieu Le Roux.

Yunus naît en 1940, dans une famille de neuf enfants. Son talent lui permet d’aller étudier aux Etats-Unis où il passera son doctorat sur le thème « L’économie et le développement », et enseignera l’économie à l’université du Colorado. Après sept années passées aux Etats-Unis, en 1971, il décide de revenir au Bangladesh pour enseigner l’économie à l’Université de Chittagong (1971 est également l’année de « création » du Bangladesh).

L’élément qui changea le destin de Muhammed Yunus fut véritablement la famine que connut le pays en 1974. Suite à une augmentation du prix des denrées alimentaires, une terrible famine s’abat sur le pays, plus d’un million de personnes meurent de faim. À ce sujet, il déclara, comme le relate 80 Hommes pour changer le monde : « Les gens mouraient de faim dans la rue et moi je continuais à enseigner d’élégantes théories économiques sans aucune prise avec la réalité. J’ai commencé à comprendre qu’il était très arrogant de prétendre avoir des réponses en restant dans une salle de classe et j’ai commencé à étudier sur le terrain. »

A partir de là, sa vision a véritablement changé. Il se rend régulièrement au village de Jobra, près de l’université où il enseigne, pour en apprendre plus sur le mode de vie des habitants. Un fait décisif le frappe alors. De nombreuses personnes, des femmes principalement, ne peuvent avoir accès aux circuits bancaires classiques et doivent emprunter de l’argent auprès d’usuriers à des taux exorbitants.

Elle obtiennent de petites sommes d’argent pour acheter des produits qu’elles revendent ensuite, mais la plus grande partie des gains réalisés est engloutie par les intérêts à payer. Les taux des usuriers les privent de toute possibilité d’améliorer leur situation.

Il tente alors de convaincre les banques traditionnelles de prêter aux plus pauvres en mettant en place un système de solidarité pour réduire les risques de non-remboursement. Ce mécanisme de solidarité passant par la constitution de groupes de bénéficiaires de microcrédits (4 ou 5 personnes), dont les membres s’engagent à s’aider mutuellement à rembourser en cas de difficulté.

Devant le refus des banques, il décide de fonder son propre établissement, la Grameen Bank (littéralement « la banque du village »), en 1978. C’est un succès immédiat, le taux de remboursement des prêts accordés par la Grameen Bank étant même supérieur à celui des banques classiques. La banque s’étend rapidement sur tout le pays. C’est la naissance du microcrédit moderne et d’un modèle qui sera reproduit sur tous les continents par le suite. 

Muhammad Yunus , le « banquier des pauvres » obtiendra le prix Nobel de la paix en 2006.

 

La Rédaction


Grameen Bank Muhammad Yunus
Tribune à la une
Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile

Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile
Hamid Enayat est un analyste, militant des droits de l’homme et opposant politique iranien basé en France. ...

Idées
lri-ipad

Newsletter

Pour vous abonner à la newsletter La Revue Internationale, remplissez le formulaire ci-dessous.

A Madrid, l’Otan réitère son soutien à l’Ukraine

A Madrid, l’Otan réitère son soutien à l’Ukraine

29.06.2022
En Continu
Les Ukrainiennes peinent à accéder à l’IVG

Les Ukrainiennes peinent à accéder à l’IVG

29.06.2022
En Continu
Ankara accepte l’adhésion de la Suède et la Finlande à l’Otan

Ankara accepte l’adhésion de la Suède et la Finlande à l’Otan

28.06.2022
En Continu
La France puise dans ses  réserves pour armer l’Ukraine

La France puise dans ses  réserves pour armer l’Ukraine

28.06.2022
En Continu
Sur le même sujet
<strong>La gauche triomphe en Colombie</strong>

La gauche triomphe en Colombie

21.06.2022
Actualités

Dimanche 19 juin, le candidat de gauche Gustavo Petro, un économiste de 62 ans et ancien guérilléro, s’est imposé au second tour de l’élection présidentielle colombienne. Il s’agit du premier président

Un activiste et un journaliste assassinés au Brésil

Un activiste et un journaliste assassinés au Brésil

15.06.2022
Actualités

L’anthropologue brésilien Bruno Pereira et le journaliste britannique Dom Philips ont été assassinés au début du mois de juin alors qu’ils enquêtaient sur l’invasion du territoire des autochtones de la

Les USA vont livrer des armes de longue portée à l’Ukraine

Les USA vont livrer des armes de longue portée à l’Ukraine

31.05.2022
Actualités

D’abord opposée à cette idée, l’administration Biden a décidé de donner à l’Ukraine des armes de contre-batterie de type HIMARS pour pouvoir frapper les forces russes dans la profondeur. L’envoi de ces

En RDC, l’aide indispensable des entreprises privées 

En RDC, l’aide indispensable des entreprises privées 

06.05.2022
Actualités

En RDC, les entreprises publiques sont fortement déficitaires. C’est le constat auquel a abouti la ministre d’État chargée du Portefeuille, Adèle Kahinda Mayina, qui a remis en septembre dernier à

Revue Internationale
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
  • Grand Angle
  • Idées
  • En Continu
  • Union Européenne
  • Russie
  • Amériques
  • Asie
  • Afrique
  • Moyen-Orient
  • À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
© 2017 La Revue Internationale. Tous droits réservés.
Scroll to top
Skip to content