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Comment fonctionne la micro-finance islamique?

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La finance islamique fonctionne sur les principes de la loi islamique, autrement appelée la Charia. À la différence de la finance traditionnelle, la finance islamique interdit de donner ou de recevoir un taux de rendement fixe ou prédéterminé sur une transaction financière.

La finance selon les règles de la charia

Cette règle trouve son explication dans l’idée, propre à l’islam, selon laquelle l’argent n’a pas de valeur intrinsèque et que les risques doivent être partagés par les deux parties.

« La finance islamique associe le taux d’intérêt à l’usure (riba). Mais cette interprétation diverge selon les coutumes des différentes communautés et pays », peut-on lire sur le Portail de la micro-finance.

« Le principe des transactions islamiques est qu’un cycle financier doit correspondre à un cycle productif de biens ou de services. Le partage des risques, des pertes et des profits par le client et la banque islamique prévaut. Toutes les modalités de la transaction doivent être spécifiées dans un contrat, connu des deux parties, en toute transparence. »

En chiffres, et selon le Portail de la micro-finance, la finance islamique représenterait 500,5 milliards d’actifs répartis dans environ 250 organismes de placements collectifs islamiques, 600 institutions financières islamiques, et une croissance de l’industrie de 15 % à 20 % par an.

La micro-finance hérite de ces principes pour les adapter aux personnes exclues du système financier classique pour s’attacher aux habitants pauvres et aux pays en développement.

Les pays musulmans usent peu de la micro-finance

La micro-finance islamique peut profiter d’un potentiel d’expansion qui lui est favorable. « Il est estimé que 72 % de la population habitant dans des pays à majorité musulmane n’utilisent pas des services financiers, car ceux-ci ne respectent pas les préceptes de la religion musulmane. Des personnes de croyance islamique utilisent des produits financiers conventionnels, mais diverses enquêtes montrent que si ces personnes avaient le choix d’utiliser des produits financiers compatibles avec les lois islamiques, ils préfèreraient se tourner vers ceux-ci. »

C’est pour cette raison que la micro-finance islamique ne se développe que dans quelques pays musulmans, notamment l’Indonésie, le Bangladesh et l’Afghanistan. Ils représentent à eux trois 80 % de la population en contact avec ce système financier.

« Selon l’étude du CGAP, 300 000 clients sont touchés par la micro-finance Islamique à travers 126 institutions opérant dans 14 pays et approximativement 80 000 clients touchés à travers un réseau de coopératives indonésiennes. Dans les pays islamiques, la micro-finance islamique représente encore une part infime de la micro-finance », peut-on encore lire sur le Portail de la micro-finance.

Quelques termes indispensables

Pour bien comprendre la micro-finance islamique, plusieurs termes sont indispensables pour définir les produits proposés.  D’abord la micro-épargne. Chaque dépôt d’un client est considéré comme un investissement. Cependant, cet argent sera investi selon les principes de l’islam. Les pertes et les profits de cet investissement  sont partagés entre l’investisseur et l’institut bancaire.

Le micro-crédit est une alternative au crédit conventionnel. Il est basé sur « le commerce ou sur le leasing qui permettent la propriété et/ou l’utilisation de biens et actifs physiques utiles pour mener une activité productive, le tout en remettant le paiement à des périodes futures. » Par exemple, explique le Portail de la micro-finance, « un micro-entrepreneur d’une l’IMF veut acheter un bien. Il approche une IMF islamique qui va acheter le bien à un prix P qui va être connu du client. L’IMF va revendre le bien au client à un prix P+M où M représentera le profit de la transaction. Le client va rembourser ce prix en une seule fois ou par tranches dans le futur. »

La micro-finance permet à un client d’utiliser un actif qui lui appartient, c’est le micro-leasing. « Les risques restent au sein de l’institut bancaire, contrairement à un leasing conventionnel (tous les dommages causés par voie non volontaire ou force majeure du client sont pris en charge par l’IMF, pour éviter que le leasing ne puisse être considéré comme une vente camouflée avec intérêt). Les flux de trésorerie sont ajustés de façon à ce que les coûts et les risques de l’IMF soient couverts. Les modalités du leasing sont déterminées à l’avance pour éviter toute spéculation » conformément à la charia.

Le takaful est une assurance mutuelle. Tous les membres d’un groupe cotisent pour un même fond qui est utilisé en cas de problème de l’un des membres, qu’il s’agisse d’un décès de pertes agricoles, d’un accident etc. Pour éviter le mécanisme d’intérêts, les primes payées sont immédiatement réinvesties.

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