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Cuba : le pays se dirige enfin vers une monnaie unique

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Cuba est longtemps resté dépendant financièrement de l’URSS, si bien que la chute du bloc soviétique a créé un véritable chaos économique sur l’île. Les rentrées financières ont brusquement plongé de plus de 80 %.

La création de ce système atypique

Face à cette situation, le président de l’époque, Fidel Castro, n’a eu d’autre choix que d’enclencher un processus d’ouverture de l’économie. Plusieurs pas ont été réalisés dans le sens d’une transition vers l’économie de marché.

Le pays s’est progressivement ouvert aux produits extérieurs et, en 1993, la circulation de la monnaie américaine a été autorisée sur le territoire.

En 1994, le peso convertible (CUC) est créé en alternative au dollar dans les échanges extérieurs. A ce moment, trois monnaies sont présentes sur l’île : le dollar, le peso non convertible et le peso convertible.

Cette situation se prolonge jusqu’en 2004, année au cours de laquelle, en réponse à de nouvelles sanctions financières de Washington, Fidel Castro décide de prohiber à nouveau la circulation du dollar et d’imposer une taxe de 10 % sur sa conversion.

Depuis, le pays a conservé son système de double monnaie, avec le CUP et le CUC.

L’unification monétaire est actée par le président

Le quotidien officiel, Granma, vient de faire part de la décision de l’actuel président, Raul Castro, de mettre fin au système de double monnaie.

Sans trop de détails quant aux processus, un communiqué officiel a indiqué en ce sens : « Le conseil des ministres a approuvé la mise en œuvre du calendrier d’exécution des mesures qui conduiront à l’unification monétaire. »

Il semblerait simplement que la réforme s’applique dans un premier temps aux entreprises, avant de toucher les particuliers.

Le processus pourrait être long puisqu’aujourd’hui, le peso convertible vaut 24 pesos cubains. La parité entre les deux monnaies passera donc par une dévaluation progressive du peso convertible avec, dans le même temps, une réévaluation du peso cubain. La transition pourrait demander, selon les experts, dix-huit mois.

La fin d’une injustice sociale criante

La coexistence des deux monnaies a conduit à la création d’une réelle fracture sociale au sein de la société cubaine.

Le salaire de la majorité des cubains est aujourd’hui versé en pesos cubains. Le problème vient du fait que les produits importés (dont il est impossible de se passer) doivent être achetés en pesos convertibles. La chasse aux CUC est quotidienne pour une majorité des cubains.

Il existe, in fine, une réelle inégalité entre ceux qui ont un accès direct aux pesos convertibles (les personnes travaillant dans le secteur du tourisme ou pour des entreprises étrangères) et le reste de la population.

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