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Dette US: vers un compromis entre démocrates et républicains?

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La « confrontation » de jeudi entre les deux camps semble enfin laisser entrevoir une issue possible à la crise aux Etats-Unis. Côté républicain, on a même indiqué qu’une avancée dans les négociations était possible et espérée rapidement.

Relèvement temporaire du plafond de la dette dans un premier temps ?

Les négociations se concentrent actuellement sur le vote d’un budget pour l‘Etat fédéral pour 2014. Pourtant, c’est bien sur la question du plafond de la dette que le Congrès doit trouver un accord, et ce, avant le 17 octobre, date à laquelle le seuil maximal autorisé (16 700 milliards) sera dépassé.

Si les conséquences de l’impasse des négociations sur le budget sont bien visibles (paralysie d’une partie de l’administration américaine avec près d’un million de personnes au chômage technique), celles d’un défaut de paiement des Etats-Unis suite au dépassement du plafond de la dette seraient d’une tout autre ampleur. Les Etats-Unis ne seraient pas les seuls dans la tourmente, la finance mondiale se trouverait immédiatement projetée dans la tempête.

Pour éviter que cela ne se produise, le Congrès semble s’orienter vers un relèvement temporaire du plafond de la dette, afin de négocier plus « tranquillement » le vote du budget fédéral. C’est en effet le sens de la proposition faite par le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, qui a fait savoir qu’un vote pour relever le seuil maximal d’endettement du pays pourrait être organisé prochainement.

Les questions du budget et de la dette restent intimement liées

Ce relèvement temporaire proposé par les républicains serait la contrepartie de l’acceptation des démocrates de négocier une réforme des dépenses sociales de l’Etat et donc d’une avancée des discussions sur le budget. John Boehner a précisé qu’un accord temporaire sur le relèvement du plafond de la dette pourrait être trouvé uniquement si, en échange, Barack Obama s’engage à « discuter avec nous de la façon d’avancer pour rouvrir l’État fédéral et commencer à s’attaquer aux problèmes urgents de l’Amérique. »

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a fait part de la satisfaction de Barack Obama devant l’orientation nouvelle que prennent les négociations et l’apaisement des tensions entre les deux camps. Jay Carney a tout de même nuancé en indiquant que « le président pense toutefois qu’il serait bien mieux pour le Congrès (…) de relever le plafond de la dette pour une longue période. »

D’après plusieurs sources républicaines, le plafond de la dette serait relevé pour six semaines, ce qui porterait au 22 novembre la date butoir pour un accord définitif. 

Une solution qui se veut logique

Le secrétaire au Trésor, Jacob Lew, avait indiqué jeudi matin être assez favorable à un relèvement temporaire du plafond de la dette, en précisant quand même que planifier un accord à la dernière minute lui paraissait « être très dangereux. »

Le Trésor avait déjà prévenu qu’à partir du 17 octobre, ne pouvant plus emprunter, il ne disposera plus que d’une trésorerie de 30 milliards, hors rentrées fiscales. Une somme qui pourrait paraître conséquente mais qui en réalité ne permettrait pas à la première puissance mondiale de faire face à ses engagements financiers plus de quelques jours.

Sur ce sujet, Jacob Lew avait souligné : « Si nous n’avons pas assez de trésorerie, il serait impossible pour les Etats-Unis d’Amérique de remplir toutes leurs obligations, y compris les pensions de retraite et de santé, les paiements à nos militaires et anciens combattants, et les contrats avec les sous-traitants privés, pour la première fois de notre histoire. »

L’annonce des républicains a par ailleurs été accueillie chaudement par les marchés financiers, avec une hausse jeudi des deux indices phares américains, le Nasdaq et le Dow Jones.

La proposition des républicains ne sonne pas pour autant la fin de la crise américaine. Encore une fois, plusieurs propositions de relèvement du plafond de la dette devraient être formulées avant qu’un compromis soit trouvé. La première proposition vient d’ailleurs d’être refusée par Barack Obama. Mais devant l’imminence de l’échéance, un relèvement provisoire reste la solution la plus probable, car il y fort à parier que les deux camps ne pourront pas se mettre d’accord sur les deux « dossiers » avant le 17 octobre. Ils devront donc temporairement relever le seuil maximum d’endettement autorisé pour le pays.

 

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