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Elus et militaires en colère face aux restructurations annoncées

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Le climat est à la grogne chez les militaires. Plusieurs sites devront fermer sur les six années à venir. Voici ce que prévoit la loi de programmation militaire présentée par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ce mercredi 3 octobre.

Elle annonce notamment la suppression de 23 500 postes, dont 9 000 au sein des forces opérationnelles et 14 500 dans le soutien et l’environnement des armées. C’est la loi de trop pour les militaires, qui ont déjà vu leurs troupes drastiquement réduites sous le précédent quinquennat avec 54 000 postes supprimés. « Tout ceci accentue les inquiétudes du personnel et contribue à alimenter un sentiment de lassitude », souligne le général Ract-Madoux à l’AFP.

Colère des élus

Fermer des bases ou transférer des régiments peut avoir un impact non négligeable sur la vie économique  de certaines communes. Les entreprises locales perdent des milliers de clients si l’on tient compte des militaires et de leurs familles.

Dans le détail, les premières unités touchées seront le 4e Régiment de dragons, comptant mille hommes, installé près de Marseille sur le camp militaire de Carpiagne, et le premier Régiment étranger de cavalerie avec neuf cents légionnaires, installé à Orange, qui quittera la ville en 2014 pour s’installer à Carpiagne, selon l’AFP. Le député-maire d’Orange, Jacques Lombard a d’ailleurs appelé élus et habitants à manifester ce samedi pour dénoncer « cette catastrophe ».

Ces fermetures annoncées font craindre aux élus socialistes des régions concernées un vote-sanction lors des prochaines élections municipales de 2014. Le Front National, déjà très implanté dans le sud-est de la France, directement concerné par ces restructurations, risque en effet de battre un nouveau record électoral.

« Demain, on sera à même de mener deux opérations comme le Mali en même temps »

Interrogé sur RTL ce vendredi 4 octobre, le ministre de la Défense a dû répondre aux auditeurs inquiets face aux restructurations annoncées. Selon lui, « les menaces ont changé, il faut s’adapter.» « L’armée, ce n’est pas uniquement des effectifs. » Le budget permettra notamment d’investir dans la réalisation de programmes d’armement – avions, ravitailleurs MRTT, nouveaux blindés – ainsi que dans des dispositifs de renseignement – drones, satellites, services.

Face aux exigences de réduction budgétaire de Bercy, le ministre estime avoir préservé celui de la Défense, avec une enveloppe de 31,4 milliards d’euros par an, garantie jusqu’en 2015. Et malgré la suppression des postes, selon lui, l’armée française comptera « 242 000 militaires » en 2019, et sera ainsi « la première armée d’Europe. »

Il a également garanti que la France restera capable d’intervenir militairement. « Demain, on sera à même de mener deux opérations comme le Mali en même temps », répondant ainsi aux accusations de Marine Le Pen qui, la veille, avait déclaré sur RTL que « nous ne pourrions même plus demain mener l’opération du Mali ». Le prochain théâtre d’opérations pourrait d’ailleurs être la Centrafrique. « Ce pays n’a jamais eu de stabilité » et connaît « une situation humanitaire catastrophique », dénonce le ministre.

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