Lundi 14 et mardi 15 octobre, le président François Hollande est en visite officielle en Afrique du Sud. Une visite dont le cœur des discussions portera sur les liens économiques et politiques entre les deux pays. Si les relations bilatérales semblent au beau fixe d’un point de vue commercial, les récentes interventions militaires sur le continent africain, soutenues par la France, ont souvent été critiquées par l’Afrique du Sud.
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Deux ans après la visite du président sud-africain Jacob Zuma en France, le président français François Hollande rencontre à son tour son homologue en Afrique du Sud pour une visite d’État de deux jours.
Des relations diplomatiques « approfondies »
« Nous avons des relations plus approfondies avec certains pays qu’avec d’autres. C’est le cas de la France. Alors quand il y a des tensions, nous nous asseyons autour d’une table et nous essayons de résoudre les problèmes », a récemment déclaré la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Maite Nkoana-Mashabane, au micro de RFI.
La rencontre vise ainsi à renforcer les relations bilatérales, aussi bien au niveau politique qu’économique ou culturel. Le président de la République sera accompagné de plusieurs membres du gouvernement français ainsi que d’une délégation d’entrepreneurs.
En parallèle, un forum économique regroupant les grands décideurs et entreprises français et sud-africains visera à accroître les relations économiques entre les deux pays.
Un État attractif pour les investisseurs
Car l’Afrique du Sud reste, de loin, la première économie du continent africain, un pays industriel, et un État de droit attractif pour les investisseurs. Son PIB représente plus de 30 % de celui de l’Afrique sub-saharienne, et lui a permis de rejoindre, en 2011, le groupe des pays dits « émergents », les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) – désormais rebaptisé sous le nom de BRICS.
L’Afrique du Sud occupe à ce titre une place de choix pour l’économie française puisqu’elle constitue son premier partenaire commercial en Afrique sub-saharienne : elle représente 20 % des exportations françaises.
Le pays a cependant souffert, ces dernières années, de la crise économique mondiale. En 2012, le président Jacob Zuma avait d’ailleurs annoncé un grand programme de construction d’infrastructures, mais le pays peine encore à diversifier son économie.
Accords et désaccords
Membre des BRICS et du G20, l’Afrique du Sud est également un acteur diplomatique dont le rôle est croissant en Afrique, et dont la voix compte sur la scène internationale. Le pays a d’ailleurs siégé deux fois au Conseil de sécurité de l’ONU, en 2007-2008 et 2011-2012.
Une place de choix sur le continent africain que l’Afrique du Sud compte bien garder. Les positions militaires de la France sur le continent n’ont en effet pas toujours été bien accueillies par l’Afrique du Sud. Lors de l’intervention française au Mali, si le président Jacob Zuma avait apprécié être consulté par François Hollande et avait approuvé officiellement l’intervention, certains diplomates sud-africains s’étaient tout de même interrogés sur la nécessité de cette intervention.
L’Afrique du Sud, qui continue de revendiquer sa position de leader en Afrique, semble préférer que les problèmes africains soient réglés par les Africains eux-mêmes. Ainsi, l’intervention française pendant la crise en Côte d’Ivoire en 2011 et celle de l’OTAN, initiée par la France, en Libye, n’avaient pas fait l’unanimité en Afrique du Sud.
La crise en Syrie ainsi que la question terroriste soulevée par les récents attentats au Kénya et les nouveaux troubles au nord du Mali, devraient être abordés lors de la rencontre entre les deux présidents.
Une rencontre également symbolique
Outre les volets économiques et politiques, le programme de cette visite d’État comporte enfin « une forte charge symbolique », rappelle le site de l’Ambassade de France en Afrique du Sud.
La rencontre permettra la visite de sites historiques et mémoriels rendant hommage aux héros de l’histoire sud-africaine et notamment de la lutte contre l’Apartheid, aboli il y a plus de vingt ans.
François Hollande doit se rendre à Freedom Park, à Soweto, dans l’ancienne maison de Nelson Mandela, et au Musée Hector Pieterson.