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Espagne: le Parti X ou le défi démocratique de citoyens engagés

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JOL Press : Intégrer le Partido X, c’était un défi pour renforcer la démocratie pour vous? 

Floren Cabello :  Oui, c’est un défi démocratique dans la mesure où les membres citoyens établissent un diagnostic commun, se donnent des objectifs communs – notamment un plan économique d’urgence pour sortir de la crise – et une approche pragmatique pour atteindre ces objectifs. 

Puisque les partis politiques nous tournent le dos et pensent que nous allons continuer à leur laisser tout l’espace institutionnel, nous avons décidé de développer un 15M dans l’espace électoral.

JOL Press : Quel est le profil des membres du Partido X : êtes-vous tous des citoyens lambda ? 

Floren Cabello : Nous sommes tous des citoyens ordinaires : le parti rassemble des chômeurs, des femmes au foyer, des étudiants, des enseignants, mais aussi des designers, des architectes, des chercheurs, ainsi que des retraités, qui sont tous âgés de 17 à 89 ans.

JOL Press : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous révéler au public et medias, après dix mois d’anonymat? 
 

Floren Cabello : Nous avons toujours pensé que les enjeux personnels et le marketing politique des grandes figures étaient nocifs. Pour la simple raison qu’ils font de l’ombre à ce qui est véritablement important : le travail et les idées, surtout dans un moment historique dans lequel nous vivons où les solutions doivent être élaborées par les citoyens.

Qui mieux que la Plataforma de Afectados por la Hipoteca (PAH) [ndlr: un mouvement militant anti-expulsions] pourrait diagnostiquer et imaginer des solutions au problème du logement en Espagne? Nous cherchons à recueillir, catalyser et mettre en œuvre ces solutions.

Et puis il y avait une demande croissante de la part des Espagnols de connaître les visages qui se cachaient derrière le Parti X. Le scepticisme de départ à l’égard de ce parti s’est évaporé lorsque les gens ont vu qu’il y avait seulement des citoyens ordinaires, compétents et engagés.

JOL Press : Quel est l’objectif du parti? 

Floren Cabello : 1. « Démocratie et Point » : c’est-à-dire redonner le pouvoir aux citoyens à travers quatre mécanismes qui permettront un contrôle citoyen des institutions, des gouvernements et du Parlement, de sorte que ce qui est en train de se passer ne se reproduise pas. Les mécanismes sont la tranparence de la gestion publique, un wikigouvernement avec une wikilégislation, le droit de vote réel et permanent et le référendum obligatoire. Parmi les autres objectifs figurent également la mise en œuvre un plan d’urgence de sortie de crise bénéfique aux citoyens et non aux gouvernements, aux banques et aux grandes entreprises.

 

JOL Press: Défi électoral : le parti X va-t-il se présenter aux élections européennes en mai 2014? 
 

Floren Cabello : Nous sommes en train de travailler très dur pour cela, mais nous ne savons pas encore, car cela nécessite énormément de travail en amont, que nous devons faire avec une méthode, en l’occurrence notre méthode.
 

JOL Press: Comment le parti est-il perçu en Espagne?

Floren Cabello : Lors de son lancement, le 8 janvier 2013, le Parti X a été accueilli avec scepticisme et méfiance par certains individus, en particulier ceux qui pensaient en termes de politique conventionnelle. Mais la création de ce nouveau parti a également suscité un grand enthousiasme parmi les citoyens indignés qui croyaient, comme nous, qu’il était temps d’attaquer le front électoral.

Après s’être officiellement révélés aux médias, nous avons réalisé les sceptiques de départ prenaient aujourd’hui le parti au sérieux. En quelques jours, le parti X a récolté une immense vague de sympathie, de respect et de soutien qui s’est notamment traduite par un grand nombre de messages, de courriels, de nouveaux membres sur les réseaux sociaux ainsi que de nouveaux abonnés à Agenda X, notre newsletter.

JOL Press : Selon vous, c’est comme cela que doit être pensé la politique aujourd’hui, à travers la création de partis citoyens ? 
 

Floren Cabello : Oui, sans aucun doute. Notre Réseau Citoyen est né dans l’urgence de réaliser le travail que la classe politique ne faisait pas. Ils sont en train de gouverner en tournant le dos aux pétitions lancées et aux vrais besoins de la société.

Nous pensons qu’il est temps pour les citoyens de renverser la classe politique actuelle et de prendre les rênes de  nos vies. Cela passe par la création de mouvements qui doivent repenser les groupes de pression – une sorte de lobbying de citoyens si vous voulez – et d’une alternative électorale pour redonner le pouvoir au peuple.

Propos recueillis par Louise Michel D. pour JOL Press

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