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Expo universelle 2025: «Un projet qui transcende les clivages»

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JOL Press : Vous travaillez sur le projet d’une Expo universelle depuis plus d’un an au sein d’ExpoFrance 2025. Comment est née l’idée ?
 

Jean-Christophe Fromantin : Tout a commencé lorsque je me suis intéressé à l’axe majeur de l’avenue Charles-De-Gaulle à Neuilly. En travaillant sur cet axe, je me suis demandé pourquoi il y avait tellement de ruptures dans l’urbanisme parisien. C’est à ce moment que j’ai découvert la contribution de l’Exposition universelle de 1900. Je me suis passionné pour les expositions universelles : j’ai creusé le sujet en écrivant des livres et en me rendant à Shanghai.   

Un peu par hasard, en 2011, suite à une interview du ministre des Sports et du ministre de la Ville à l’époque sur la possibilité d’accueillir les JO à Paris en 2024, j’ai réagi dans une tribune dans le Figaro en disant qu’une Expo universelle serait plus pertinente. Ce papier à fait beaucoup d’émules et a généré beaucoup de rencontres. J’ai donc mis en place un groupe de travail pour approfondir le sujet : pendant un an et demi, j’ai réuni des universitaires, des grands patrons, des élus pour se pencher sur le sujet. J’ai ensuite créé ExpoFrance 2025. Cela va très vite : il y a une batterie de groupes, universitaires, élus qui se fédèrent autour du projet, ce qui a fait un effet levier extrêmement rapide.

JOL Press : Quel est, concrètement, l’objectif de l’association ExpoFrance 2025 ?
 

Jean-Christophe Fromantin : Le but est de déposer un dossier de candidature d’accueil de l’Exposition universelle au plus tard en 2016. Il faut préciser au bureau international de l’Exposition – où 160 pays votent – comment et pourquoi la France est en mesure d’organiser une Exposition universelle. En précisant le territoire, le thème, l’accueil, le modèle économique, la sécurité, la mise en scène… C’est tout le projet en détails qu’il faut boucler d’ici deux ans. Au sein d’ExpoFrance25, nous travaillons de manière très méthodique et très concrète sur toutes les grandes thématiques du projet.

JOL Press : Quelques pistes pour choisir le thème ?
 

Jean-Christophe Fromantin : Nous avons mis en place des groupes de travail avec des chercheurs et des étudiants dans une dizaine de grandes écoles et d’universités. L’intitulé du thème sera dévoilé le 23 janvier prochain. Il y a tout un processus sur le thème : quel message la France pourrait donner au monde en 2025. Nous souhaitons que le thème soit porté sur les territoires qui sont des contributeurs positifs à la mondialisation, sur les phénomènes de coproduction, sur la transversalité…

JOL Press : La France n’a pas accueilli d’Exposition universelle depuis 1900. À quoi servirait un tel événement en France en 2025 au-delà du rayonnement international ?
 

Jean-Christophe Fromantin : C’est un événement très fédérateur qui va apporter un élan, une dynamique. On le ressent déjà, puisqu’à la fois, politiquement, économiquement et territorialement, c’est un projet très rassembleur. La première convention organisée pour l’Exposition universelle, a rassemblé des gens de droite, de gauche, des petites et grandes entreprises, des associations, des universités, des écoles. C’est un projet qui transcende les univers, les clivages, et toute cette segmentation de la société telle qu’on la vit malheureusement trop souvent dans les projets d’actualité.

Il y a un autre avantage : le caractère structurant du projet qui nous amène à réfléchir aux infrastructures, à l’organisation future et à prendre des décisions sur une politique d’avenir. Et enfin, troisième objectif :  gagner et attirer le monde. Cela permet un rayonnement à l’international et une promotion dans le monde.

L’exposition universelle est peut-être un des seuls moyens aujourd’hui de passer le relais d’une génération à une autre. La génération des plus de 40 ans a l’opportunité de préparer pour 2025 les conditions d’un grand événement mondial qui met en scène la génération des moins de 30 ans.

JOL Press : Une expo universelle permettrait-elle à la France de trouver sa place dans la mondialisation ?
 

Jean-Christophe Fromantin : La France est un petit pays dans la mondialisation. Son ambition, son message, sa créativité, son enthousiasme… Si la France n’a pas de projet, pas d’ambition, elle ne sera qu’une petite puissance régionale. Au XIXe siècle, nous étions confrontés au même problème. Face à la puissance grandissante des Etats-Unis, et au Royaume-Uni extrêmement rapide sur le modèle industriel, la France était inquiète voyant son influence diminuer. L’Exposition universelle de 1900 lui a redonné une certaine force.

JOL Press :  Le Grand Paris sera-t-il le pivot de cette organisation ?
 

Jean-Christophe Fromantin :  Nous travaillons sur une exposition très éclatée sur le territoire. Il y aurait le Grand Paris, mais également de nombreux événements qui se dérouleraient dans d’autres métropoles françaises. Au XIX e siècle, les expositions étaient organisées sur des territoires très fermés et compacts, car les moyens de transport n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui.  

JOL Press:  Une manière également de casser la fracture Paris intra-muros/banlieue ?
 

Jean-Christophe Fromantin :  C’est en effet fondamental. Si un projet comme celui-ci voit le jour, nous accueillerons les produits et les exposants du monde entier à l’extérieur de Paris, autour des stations de métro du futur Grand Paris. Au même titre que les lieux du Paris de l’Exposition universelle du XIXe siècle sont aujourd’hui emblématiques, les places et lieux de 2025 le deviendront. 

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