Malgré la loi adoptée en juillet visant à plafonner les commissions d’intervention à 8 euros par opération et 80 euros par mois, les Français sont encore nombreux à estimer que le coût d’accès à un service bancaire de qualité est trop important. La banque en ligne peut constituer une alternative pertinente, dans la mesure où l’absence d’agence physique et de conseillers dédiés lui permet de proposer des tarifs très attractifs.
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Le marché de la banque en ligne, qui permet à toutes les opérations de se faire depuis Internet, ne cesse de se développer, avec ses principaux acteurs, ING Direct, Fortuneo (Crédit mutuel), Boursorama (Société Générale) ou encore le dernier venu Hello Bank (BNP Paribas). Notons que la plupart des acteurs de la banque en ligne dépendent de groupes bancaires « classiques », qui ont rapidement décelé son poteniel.
D’après un rapport de la Direction générale de la concurrence de la DGCCRF, publié en juin dernier, le secteur compterait deux millions de clients en France.
Une économie à la clé avec la banque en ligne
Une étude récente du cabinet Deloitte, « Relations banques-clients », a montré que près de 9 Français sur dix, 88 % exactement, étaient satisfaits de leur banque. Parmi les différents types d’établissements, les banques en lignes sont ceux qui bénéficient du taux de satisfaction le plus élevé.
Un succès qui s’explique par les différents avantages que proposent les banques en ligne. Premier d’entre eux : le prix. Dans la mesure où elles n’ont pas d’agences physiques, ni de conseillés dédiés, elles réalisent d’importantes économies qui leur permettent d’offrir de meilleurs tarifs. En soi, elles sont très largement moins onéreuses que les banques traditionnelles.
Beaucoup de services sont gratuits. C’est le cas très souvent de la carte bancaire, des retraits et des virements, par exemple. Dans les établissements bancaires « classiques », ces services sont intégrés dans la cotisation annuelle mais représentent un coût non négligeable. D’une façon générale, le tarification est également plus transparente, plus facile à comprendre.
L’aspect pratique constitue également un atout non négligeable puisqu’avec la banque en ligne, les clients ne sont plus contraints de programmer des rendez-vous avec leur conseiller et de faire attention aux horaires d’ouverture de l’agence. Les conseillers des banques en lignes sont joignables par téléphone à des horaires beaucoup plus larges, sans parler des opérations qui peuvent être faites en ligne à tout moment, par le détenteur du compte.
Avec ces avantages, l’engouement pour la banque en ligne n’est pas vraiment étonnant. Selon le comparateur de tarifs bancaires Panorabanques.com, le secteur attirerait 100 000 à 150 000 nouveaux clients chaque année.
Des éléments à surveiller pour ne pas faire grimper la facture
D’après une étude commune de Capital.fr / Panorabanques.com, pour que les tarifs restent compétitifs, il est indispensable pour les clients de porter une attention particulière à plusieurs prestations pouvant alourdir la facture. Les économies engendrées par la non facturation de nombreuses opérations comme le virement ou le retrait d’argent peuvent être annihilées par les frais sur d’autres services.
Ainsi, il est nécessaire d’être extrêmement attentif aux découverts puisqu’une très grande partie des banques en ligne appliquent des commissions d’intervention importantes en cas de transaction alors que les comptes sont dans le rouge. Selon l’étude, ces frais sont compris entre 7,5 et 8,5 euros par opération, soit une tarification similaire à celle des banques traditionnelles.
Les retraits d’argent peuvent également donner lieu à un surcoût. La plupart de établissements en ligne appliquent des frais si de l’argent est retiré dans des distributeurs d’autres réseaux plus d’un certain nombre de fois par mois.
Plusieurs désavantages, mais une croissance qui devrait se poursuvre
Bien sûr, en l’absence d’agences, la banque en ligne a également plusieurs désavantages. Au-delà de l’impossibilité de rencontrer directement son conseiller, il faut noter qu’il n’est pas possible de déposer des chèques, ces derniers devant être envoyés.
Les conditions pour accéder à un compte, les critères d’admission, sont également plus stricts. Les banques en ligne se montrent plus sélectives que les établissements clasiques, même si des disparités au niveau du minimum de revenus dont il faut justifier existent. Pour l’heure, les banques en ligne concernent une clientèle relativement aisée, qui est souvent également multibancarisée.
Cela étant, la croissance du secteur devrait se poursuivre ces prochaines années, voire même s’accélérer. Ludovic Herschlikovitz, fondateur de choisirmabanque.com, déclarait au Figaro en juillet : « La marge de progression est énorme. Je pense que les comptes en ligne vont exploser d’ici 10 ans. Le format séduira les jeunes d’aujourd’hui qui sont constamment connectés et toujours à la recherche du meilleur prix. »
Le critère de la « connection » des nouvelles générations a en effet son importance et devrait permettre à la banque en ligne de gagner encore en importance et de poursuivre sa démocratisation.