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La famille française en pleine mutation

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Réalisée en 2011 auprès de 360 000 adultes, l’enquête Famille et Logements de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) met en évidence la nette augmentation du nombre de familles recomposées et monoparentales depuis 2006, date de la dernière enquête. Le modèle traditionnel de la famille reste toutefois toujours majoritaire.

La fin du modèle de la famille traditionnelle ?

9,8 millions d’enfants vivent toujours dans une famille traditionnelle (71 %). Appelée aussi famille « classique » ou « nucléaire », elle est composée d’un couple et de ses enfants. Ce modèle reste donc majoritaire.

Le sociologue François de Singly a expliqué au Journal du Dimanche que « les gens n’ont pas changé leur conception du modèle de la famille, personne ne rêve de faire une famille recomposée, ce n’est pas une aspiration. » Il ajoute qu’également « 36 % des enfants en famille recomposée vivent avec leurs deux parents » qui eux-mêmes ont eu des enfants d’une union précédente. Il affirme qu’au moins les trois quarts des enfants en France vivent avec leurs deux parents.

La famille monoparentale

Par ailleurs, deux millions et demi d’enfants vivent en famille monoparentale, ce qui représente 22 % des foyers. Cette proportion est encore plus élevée à Paris, où 28 % des foyers sont concernés. De plus, se développe de plus en plus le modèle d’une famille monoparentale en couple, où le seul parent est en couple avec un conjoint, qui ne vit pas dans le même logement.

Une situation expliquée par les auteurs du rapport, comme la conséquence de la crise du logement, surtout dans les grandes villes – Paris en tête. « Le parc immobilier freine la recomposition ; pour se recomposer, la famille doit sortir de Paris », d’après l’Insee.

Les familles recomposées de plus en plus nombreuses

Un million et demi d’enfants de moins de 18 ans – un enfant sur dix – résident dans des familles recomposées, c’est-à-dire dans une famille où les enfants ne sont pas tous issus du couple actuel. Parmi eux, 72 % vivent avec l’un des deux parents, sans résider régulièrement avec l’autre ; 60 % vivent principalement avec la mère et, 12 % avec le père.  C’est entre 11 et 14 ans que l’on trouve la plus forte proportion d’enfants vivants en famille recomposée en France. « Les familles recomposées ont augmenté lentement de 1990 à 2006. Mais depuis, l’accroissement s’accélère », a expliqué Guillemette Buisson, de l’Insee, interrogée par Francetv Info.

Trois formules existent, dont deux assez courantes : les enfants sont soit issus de l’union actuelle et partagent leur quotidien avec des demi-frères ou demi-sœurs, soit ils vivent avec un parent, un beau-parent, et des demi-frères ou des demi-sœurs. Un troisième modèle est également décliné : la cohabitation avec des quasi-frères et des quasi-sœurs, c’est-à-dire des enfants que leur beau-parent a eu d’une union précédente et sans aucun lien de parenté.

Le nouveau conjoint du parent qui a la garde de l’enfant joue un rôle crucial dans l’éducation de l’enfant aujourd’hui, sept enfants sur dix avec un beau-parent ne logeant pas régulièrement chez leur autre parent. Coïncidence ou non, en parallèle de cette étude, la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, a lancé, lundi dernier, les travaux pour la loi sur la famille, attendue en mars 2014. Elle a notamment proposé la création d’un statut du beau-parent, afin « de sécuriser le rôle de l’adulte et le positionnement de l’enfant. »

Reste un dernier modèle de famille qui n’a pas encore été étudié par l’Insee : la famille homoparentale, avec la loi sur le mariage pour tous. 

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