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La France et le modèle Allemand ou l’impossible réunification…

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Ce qui fait la qualité de la société allemande et sa capacité de changement tiennent à plusieurs caractéristiques :

Il est aujourd’hui admis que c’est grâce à la qualité des accords négociés sous le gouvernement Schröder que l’Allemagne a pu transformer, après des mois de négociations entre partenaires sociaux respectueux, l’organisation de l’assurance chômage, de la retraite et du code du travail. L’Allemagne a peu souffert de la crise économique mondiale et, aujourd’hui, elle envisage de modifier légèrement la structure de cette réforme pour corriger l’appauvrissement de pans entiers de la population.

En France, la structure est radicalement différente tant du point de vue sociologique qu’économique

Jusqu’à récemment, ces caractéristiques ont malgré tout permis de développer le modèle à la française avec ses avantages et ses inconvénients. La mondialisation et le modèle libéral s’étant imposé partout par ailleurs, ce modèle se doit d’évoluer pour rester adapté au monde. Doit-il le faire en allant vers le modèle allemand ?

La hauteur de marche à franchir tant d’un point de vue social qu’économique entre les deux modèles est immense structurellement. Adopter le modèle Allemand demanderait des années de dur labeur collectif et d’un changement radical de conception de la société et de notre tissu économique, ce que les grands groupes ne verraient pas forcément d’un bon œil….

Et pour que cela puisse fonctionner, la première étape consisterait à encourager les salariés à se syndiquer pour rendre crédible aux yeux de la population le dialogue social entre les partenaires qui gèrent les caisses sociales.

Ce nouveau dialogue pourrait permettre de redéfinir un code du travail plus simple

Au vu de la culture de certains chefs d’entreprises qui ne tolèrent pas la présence d’un seul syndiqué ou de l’image que renvoient certains syndiqués qui ne décident de représenter leurs collègues que pour se protéger, ou bien restent arcboutés sur les acquis des années de prospérité, cela risque de prendre beaucoup de temps de convaincre un plus grand nombre de salariés d’adhérer à des syndicats afin de transformer le dialogue actuel en négociations valables et crédibles.

Les dirigeants actuels des entreprises ont le plus grand mal à considérer avec sérieux une augmentation des syndiqués dans leur entreprise les considérant comme des ennemis de leurs entreprises et non comme des partenaires socio-économiques avec qui discuter et négocier. Cela est le premier problème à résoudre et il se chiffre en années de travail.

D’ici à ce qu’il soit réalisé, la donne aura probablement à nouveau changé et le modèle allemand ne sera peut-être plus le bon élève à suivre.
Non, le modèle allemand est en pratique quasiment inadaptable au modèle français.

Par contre on peut imaginer que la France trouve son propre chemin en tenant compte de ses qualités, de ses atouts et de sa sociologie sans chercher à copier ses voisins. Redéfinir un contrat social, repenser un code du travail simplifié, ouvrir des négociations sur les notions de solidarité entre actifs et générations, voilà qui signerait certainement le retour d’une base sociologique forte qui permettrait le retour de la France dans le giron des pays qui comptent.

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