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La réponse des Etats-Unis à la répression sanglante en Egypte

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Jusqu’à présent, l’attitude des Etats-Unis restait relativement ambigüe. Afin de na pas être contraint légalement de stopper son aide militaire à l’Egypte, Washington n’a jamais accepté le qualificatif de « coup d’Etat » pour désigner la destitution de Mohamed Morsi qui a eu lieu le 3 juillet. Cette attitude peut cependant se comprendre quand on sait que l’Egypte fait figure d’alliée pour les Amricains, dans une zone stratégiques et marquée par le conflit. 

Une décision symbolique des Etats-Unis

La décision est lourde de sens puisqu’elle atteste encore une fois de la désapprobation des Etats-Unis vis à vis de la répression sanglante des forces de l’ordre à l’égard des partisans du président déchu. Elle est cependant, malgré les considérations stratégiques, d’autant moins surprenantes que les Etats-Unis avaient multiplié les condamnations de la répression, le terme de « lamentable » ayant même été utilisé pour la définir. Plusieurs opérations militaires conjointes avaient également déjà été annulées au mois d’août, et la livraison de quatre avions de combat annulée. 

Dans un communiqué, la porte-parole du département d’Etat, Jennifer Psaki, a de plus précisé que ce gel ne serait levé qu’en cas de « progrès crédibles vers un gouvernement civil démocratiquement élu ». Washington, sans donner de chiffres précis, a indiqué que l’assistance militaire gelée représentait « plusieurs centaines de millions de dollars », l’aide totale atteignant 1,5 milliard de dollars chaque année. A noter que les Etats-Unis continueront à former les officiers égyptiens sur le territoire américain.

Mauvaise nouvelle pour l’Egypte, qui pourrait de plus voir les tensions attisées par le procès de Mohamed Morsi

Côté égyptien, le porte-parole des affaires étrangères, Badr Abdelatty, a réagi en indiquant que « l’Egypte ne cédera pas à la pression américaine, et continuera son chemin vers la démocratie, tel qu’il est prévu par la feuille de route ».

Plusieurs mois après la destitution de Mohamed Morsi, la situation est loi de s’être apaisée en Egypte. Les islamistes continuent de réclamer le retour du président déchu et de s’opposer aux forces de l’ordre (et aux habitants excédés par leur comportement). Des heurts ont notamment fait 57 morts ce dimanche, lors de nouveaux affrontements entre les deux camps.

L’armée de son côté, reste intrensigeante vis à vis des islmamistes. La répression, qui avait atteint son paroxysme lors de la dispersion (dans le sang) de plusieurs camps de manifestants le 14 août, a déjà conduit à la mort de plus de mille personnes et à l’arrestation de plus de deux mille islamistes (issues évidemment majoritairement des rangs des Frères musulmans). 

Toutes les activités de la confrérie ont été officiellement interdites par la justice le 23 septembre et les biens confisqués.

Mohamed Morsi, détenu en secret depuis sa destitution, sera jugé à partir du 4 novembre. Il comparaitra, aux côtés de quatorze autres personnes, pour son implication dans la mort de manifestants le 5 décembre 2012 et pour « incitation au meurtre ». Cela pourrait accroître encore davantage les tensions entre les deux camps.

A côté de cela, non sans lien évidemment, le pays est au plus mal économiquement. L’instabilité qui secoue le pays depuis plus de deux ans, a entrainé un effondrement du tourisme, véritable piler de l’économie égyptienne. Difficultés financières que ne viendra qu’aggraver le gel de l’aide financière américaine.

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