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L’austérité a payé… L’Irlande sort du plan d’aide internationale

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L’Irlande n’est pas encore sauvée pour autant, le gouvernement a tenu à préciser que le chemin restait long avant que le pays sorte définitivement la tête de l’eau.

Le retour à l’indépendance financière en perspective

Enda Kenny a rassuré tous ceux qui espéraient une sortie du plan d’aide de l’Irlande, lors de la conférence nationale de son parti, le Fine Gael : « Ce soir, je peux confirmer que l’Irlande est en voie de sortir du plan de sauvetage UE-FMI le 15 décembre. Et il n’y aura pas de retour en arrière. » Selon ce dernier, « l’urgence économique est finie. »

Le plan d’aide de 85 milliards d’euros accordé en 2010 à l’Irlande, alors dans une situation économique désastreuse (le déficit public atteignait 30 % du PIB !), avait été conditionné à l’application d’une cure d’austérité draconienne. Le plan portait sur une durée de trois ans.

Dublin envisageait de longue date une sortie du plan de sauvetage et la fin 2013 était l’objectif clairement revendiqué par le gouvernement. Dès février, des négociations avaient été engagées entre l’Irlande et la Troïka (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire international) en ce sens.

Une situation économique nettement améliorée

Les dernières semaines ont été l’occasion pour le pays de prouver que l’urgence financière était enfin derrière lui. Les statistiques officielles ont indiqué une sortie de récession au deuxième trimestre, avec une progression de 0,4 % du PIB par rapport au trimestre précédent. Ce rebond de la croissance est d’autant plus appréciable pour Dublin qu’il intervient après trois trimestres consécutifs de recul de la production nationale. La croissance a notamment été tirée par des exportations en hausse.

Le pays a appliqué les reformes préconisées par la Troïka pour redresser ses comptes publics. S’il a fallu du temps pour que la situation s’améliore, l’Irlande fait aujourd’hui figure de modèle parmi les pays ayant obtenu un plan de sauvetage global de leur économie : la Grèce, le Portugal et Chypre.

Pour conforter cette amélioration, le budget à venir sera un budget de rigueur avec 2,5 milliards d’économies supplémentaires issus de nouveaux impôts et coupes budgétaires.

Des problèmes restent à résoudre, notamment celui du chômage

Le premier ministre a naturellement tenu à nuancer l’embellie de la situation économique de l’ancien « Tigre celtique » : « Cela ne veut pas dire que nos problèmes financiers sont derrière nous. Il y a encore des moments difficiles devant nous. Il y a du chemin à faire », même si « au moins l’ère du sauvetage sera terminée. »

Le gouvernement vient d’abaisser ses prévisions de croissance pour l’année en cours, de 1,3 % à 0,2 %.  Pour 2014, Dublin table désormais sur une croissance du PIB de 1,8 %, contre 2,4 % auparavant. La FMI en avait fait de même récemment.

Le déficit budgétaire devrait reculer en 2014, mais se situer tout de même à 4,8 % du PIB (7,3 % prévu cette année). Le chômage reste un problème majeur pour le pays, dépassant actuellement les 13 %. Comme on peut le constater, si l’amélioration est notable, c’est surtout par rapport à la situation dramatique de 2010. En soi, la situation reste précaire et ne garantit en rien que l’embellie constatée va se poursuivre au cours des prochains trimestres.

A noter que le gouvernement en place a également été fragilisé par le rejet de la suppression du Sénat par référendum, projet qui avait été porté par le premier ministre.

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