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L’écotaxe poids lourds soulève la colère du monde agricole

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La Fédération nationale des syndicats d’exploitants (FNSEA), syndicat majoritaire du monde agricole, appelle à une journée de mobilisation « générale et nationale » ce mardi 22 octobre contre l’écotaxe.

Cet impôt, hérité du Grenelle de l’environnement de 2007, devra être payé par tous les poids lourds de plus de 3,5 tonnes français ou étrangers circulant sur les routes sans péage, à partir du 1er janvier 2014. Son objectif : inciter les entreprises à basculer vers des transports plus écologiques comme le rail ou les voies d’eau.

Pour des raisons juridiques et techniques, l’écotaxe n’a cessé d’être différée. Elle figurait notamment dans la loi de finances pour 2009 de gouvernement Fillon sous le nom de « taxe nationale sur les véhicules de transports de marchandises ».

Un poulet du Gers six fois taxé

En cette journée de mobilisation « générale et nationale », plusieurs agriculteurs à Rouen ont déjà couvert de bâches des bornes électroniques destinées à l’enregistrement des poids lourds en vue de la collecte de l’écotaxe. Au total, quarante opérations escargot et barrages des portiques sont attendus.

Le monde agricole dénonce le fait que les animaux et les produits français seront taxés plusieurs fois, tandis qu’un produit importé ne le sera qu’une fois. Ainsi, un poulet de Bretagne ou du Gers sera six fois taxé avant d’arriver dans l’assiette du consommateur, contre seulement une à deux fois pour un poulet importé par avion du Brésil.

Le cas spécifique de la Bretagne

Le secteur agroalimentaire breton étant particulièrement touché par la crise, il sera exonéré de 50 % de cette taxe. D’autant plus que la région sera particulièrement touchée du fait de son excentrage. Cela n’empêche toutefois pas les éleveurs d’organiser des opérations escargot de contestation dans la région depuis le début du mois.

Interrogé sur RTL ce matin, le patron des écologistes au Sénat, Jean-Vincent Placé, excédé, explique que le gouvernement « a tort » d’accepter de diviser par deux le montant de l’écotaxe en Bretagne. « À un moment, ça suffit il faut assumer », dénonce-t-il.

1,15 milliard de recettes

La taxe devrait rapporter 1,15 milliard d’euros par an. La part revenant à l’Etat – 750 millions – sera versée à l’agence qui finance les infrastructures de transports (AFITF). 150 millions seront destinés aux collectivités et 250 millions à la gestion du système – installation de portiques électroniques tous les 4 kilomètres…

L’écotaxe devrait toucher les transporteurs à partir du 1er janvier 2014. Elle devrait, car rien n’est moins sûr selon le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé : « On me dit d’ailleurs que ça serait peut-être encore repoussé »

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