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Les défaillances d’entreprises en hausse cette année

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A la surprise générale, un rebond notable de la croissance économique (+0,5%) a été enregistré au deuxième trimestre. Cette bonne nouvelle était d’autant plus importante que la France restait sur deux trimestres de baisse de la production. Sur le front de l’emploi, les choses semblent également s’améliorer avec des chiffres traduisant une légère embellie de la situation.

Pourtant, difficile de parler de réelle reprise économique, comme le montre notamment l’étude publiée mardi 1er octobre par Euler Hermes, le leader mondial de l’assurance crédit. Les chiffres des défaillances d’entreprises sont, en effet, loin d’être encourageants.

Hausse inquiétante sur le premier semestre de l’année

On observe une hausse des défaillances de 2,1% sur le premier semestre. L’étude précise que cette hausse « s’est plus que confirmée cet été (+4,4%) ».

Pour 2013, le bilan porte à plus de 62 000 le nombre de défaillances d’entreprises, soit une augmentation de 2% par rapport à l’année précédente. Les dépôts de bilan auraient entrainé la destruction de 174 000 emplois cette année.

Le rapport précise que pour 2014 « le scénario central reste celui d’une petite inflexion (-1%) ». Cela représenterait toujours un niveau inquiétant de défaillance, avec 61 800 défauts d’entreprises. Cela causerait par ailleurs 0,22 point de PIB à l’économie et la destruction de 165 000 empois.

Seule une croissance supérieure à 1% pourrait permettre d’inverser cette tendance, ce qui ne devrait pas être le cas en 2014, Euler Hermes tablant plutôt sur une hausse de produit intérieur brut comprise entre 0,6% et 0,8%, « en fonction des évolutions de la composante investissement (entre +0,2% et +0,6%) ».

Divergences entre régions et secteurs

Si comme indique le rapport « cette poussée des défaillances s’est très largement diffusée dans le tissu économique national », les régions restent inégalement touchées. Trois régions échappent quelque peu au phénomène, Paca, Limousin et Basse-Normandie alors que 12 régions sur 22 présentent un bilan fin août supérieur à celui de 2009.

La hausse des défaillances est particulièrement notable pour le secteur de l’hébergement et de la restauration, qui enregistre une augmentation de 16,4%. Les services aux entreprises et le commerce automobile enregistrent pour leur part une hausse respective de 11,5% et 10,2%. Le commerce de détail est aussi particulièrement concerné avec une poussée du nombre de dépôts de bilan de 8%. Autre piètre performance notable, celle des services aux particuliers (+7,4%). In fine, l’immense majorité des secteurs est concernée par le phénomène.

Des doutes liés à la nouvelle taxe sur l’excédent brut d’exploitation (EBE)

Comme indiqué quelque peu ironiquement dans l’étude, la nouvelle taxe sur l’EBE pourrait avoir un impact négatif fort sur l’investissement : « Le projet de taxation de l’EBE, ou comment limiter davantage les velléités d’investissement des grands groupes et des secteurs clefs ».

Le manque d’investissement, que la France partage d’ailleurs avec de nombreux pays européens, pourrait compromettre sérieusement les perspectives d’un retour rapide de la croissance. 

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