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Les sportifs également cotés en bourse?

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Le principe est simple. Vous achetez des actions d’un sportif célèbre et, en retour, vous recevez un dividende basé sur les revenus générés par ses contrats (avec le club, les chaines de télévision, les sponsors). Si cela nous paraît pour l’instant invraisemblable, ce mécanisme pourrait être rapidement effectif aux Etats-Unis.

Vers une première introduction en bourse d’un sportif ?

Avec l’accroissement colossal des revenus générés par les sportifs de haut niveau ces vingt dernières années, le sport est devenu un véritable business. Pas étonnant, dans ces conditions, que certaines entreprises tentent de s’accaparer une partie du butin.

C’est le cas de la société américaine Fantex, qui envisage d’introduire en bourse – à Wall Street – le « running back » Arian Foster pour que ses « parts » soient librement négociables. Il s’agirait de la première cotation en bourse d’un footballeur.

L’entreprise, fondée à San Francisco en 2012, envisage de vendre 1,06 millions d’actions « Arian Foster » au prix unitaire de 10 dollars. Sur les 10 600 000 de dollars levés, 10 millions devraient revenir au footballeur et 600 000 à la société.

Le joueur s’engage en retour à reverser à la startup 20% des revenus des contrats le liant à son club, les Houston Texans, (représentant 23,5 millions de dollars sur trois ans), aux sponsors et aux chaines de télévision. Ce montant servira notamment à rémunérer les investisseurs par le biais de dividendes.

Une fausse bonne idée

Le titre émis serait un « tracker », destiné à produire une performance évoluant en fonction des revenus du sportif. Un premier problème semble évident : contrairement à ce qui se produit lors d’un investissement classique, les investisseurs n’auront pas de pouvoir décisionnaire sur la carrière du sportif. Celui-ci peut faire des choix incohérents, sans qu’aucun investisseur ne puissent intervenir, ne serait-ce que pour donner son avis.

Les actionnaires seront également exposés à une baisse de forme ou à une blessure de l’athlète, ce qui pénaliserait inévitablement le cours de l’action. Bien sûr, à l’inverse, si le joueur explose, des plus-values intéressantes sont envisageables. Mais d’une façon générale, le titre resterait extrêmement risqué et spéculatif.

Pour attester des risques inhérents à ce type de placement, 37 pages du dossier d’introduction en bourse sont consacrées aux divers risques auxquels s’exposeraient les investisseurs. 

In fine, le principal gagnant risque bien d’être la société Fantex, qui prélèvera par ailleurs une commission de 1% sur toutes les transactions, et qui précise dans le dossier d’introduction en bourse que les titres sont destinés aux « personnes qui peuvent se permettre de perdre l’intégralité de leur investissement ».

Fantex espère aller plus loin et parvenir à convaincre d’autres footballeurs américains, basketteurs ou encore joueurs de base-ball. Il n’est pas non plus inenvisageable de voir arriver à court terme des actions de célèbres chanteurs ou acteurs…

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