[image:1,l]
La capitale italienne a connu une vague de manifestations ce week-end. Militants d’extrême-gauche, anarchistes ou simples citoyens en colère contre la hausse du taux de chômage et les coupes drastiques votées par le gouvernement : tous étaient venus protester contre les nouvelles mesures d’austérité.
« Stop aux expulsions », « droit au logement »
Ils étaient des dizaines de milliers à parcourir les rues de Rome – 70 000 selon les syndicats, 50 000 selon la police – pour montrer leur exaspération face aux importantes coupes annoncées par le gouvernement qui vient d’entamer, au Parlement, l’examen de son budget 2014.
« Reprenons la ville », « stop aux expulsions », « droit au logement », scandaient les manifestants en traversant le centre de la capitale, où les forces de l’ordre avaient été largement déployées.
Parmi eux figuraient également des militants du droit des immigrés et des opposants au projet de TGV Lyon-Turin, les « No Tav » (treno alta velocità). Le coût de la ligne de TGV – qui permettrait de relier les deux villes en deux heures – et son impact environnemental sont en effet sévèrement critiqués par des militants français et italiens, dont l’écrivain Erri de Luca.
Campements
Si la marche s’est déroulée de manière pacifique, des heurts ont cependant éclaté en marge de la manifestation entre policiers et manifestants près du ministère des Finances. Une dizaine de personnes ont été arrêtées après des jets d’œufs et de cocktails molotov.
Dimanche, des centaines de personnes continuaient à occuper les places de Rome, installant des tentes sous lesquelles ont dormi les manifestants. Ces derniers ont annoncé qu’ils continueraient à camper jusqu’à mardi pour attirer l’attention des autorités sur les coûts sociaux de la crise qui touche l’Italie.
Le taux de chômage bat des records
L’Italie, frappée par la récession depuis deux ans, connaît en effet son plus haut taux de chômage depuis la création des statistiques du chômage. En août dernier, celui-ci a atteint 12,2 % de la population active italienne, et concerne principalement les jeunes.
Mardi, le ministre italien des Transports et des Infrastructures, Maurizio Lupi, doit rencontrer une délégation de manifestants pour débattre de leurs revendications.
La Coordination citoyenne pour le droit au logement a d’ores et déjà appelé à une nouvelle mobilisation demain à 17 heures dans toutes les villes d’Italie pour soutenir le mouvement social.