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Lyad Ag Ghaly, l’homme à l’origine de la libération des otages français?

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Depuis que les quatre otages français enlevés il y a trois ans à Arlit au Niger ont été libérés, une question reste sans réponse, celle des conditions de leur retour à la liberté. Thierry Dol, Marc Féret, Daniel Larribe et Pierre Legrand, qui sont désormais de retour en France, sont restés en captivité pendant plus de 1 000 jours, entre les mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Un acteur de premier plan

A la mort du chef de cette unité terroriste, en février dernier, la France a cherché à savoir par qui pouvaient être détenus les quatre salariés d’Areva, enlevés le 16 septembre 2010.

Au Mali, le nom du chef d’Ansar Dine s’est alors vite imposé. Lyad Ag Ghaly, à la tête d’un des trois groupes qui a investi le Nord Mali avant l’intervention française en janvier, est bien connu dans la région pour être lié de près ou de loin, à tous les réseaux criminels de la région, et notamment ceux à l’oeuvre lors des prises d’otages.

Ce Touareg, islamiste à ses heures, est proche du responsable d’une filiale d’Areva et dans l’affaire de la libération des otages français, Lyad Ag Ghaly aurait été un acteur de premier plan.

Un journaliste nigérien, interrogé par I>Télé, a expliqué que c’est pour sauver sa tête que le chef d’Ansar Dine, rébellion touarègue proche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, aurait permis cette libération.

Une question de survie pour Liad Ag Ghaly

« Les otages ont été libérés avec le consentement de Lyad Ag Ghaly », explique ainsi Ibrahim Diallo, journaliste nigérien contacté par téléphone par I>Télé. « Lyad Ag Ghaly ne peut, aujourd’hui, rien négocier de plus que sa liberté, afin qu’il ne soit pas poursuivi pour tout ce qu’il a fait au Nord Mali ».

« Le fait de donner une garantie de non-poursuite à Lyad Ag Ghaly aurait joué en faveur de cette libération », ajoute encore ce journaliste.

Dans le détail, les informations rendues publiques concernant les négociations qui ont permis cette libération sont très minces. On sait que depuis le mois de juin, un ancien agent des services de renseignement français et un ancien ministre de l’Environnement nigérien ont largement participé à ce processus tandis que le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a effectué deux visites à Niamey, capitale nigérienne, dans le plus grand secret.

Le spécialiste de la libération des otages

Touareg de la tribu des Iforas, Lyad Ag Ghaly est connu pour avoir déclenché les premières rébellions maliennes, au début des années 1990. À cette époque, il était chef du Mouvement populaire de libération l’Azawad (MPLA), le front historique de la rébellion touarègue.

A la tête du MPLA, Lyad Ag Ghaly soutiendra le pacte national de 1992 qui entend rétablir la paix entre le gouvernement malien et les Touaregs.

En 1996, le MPLA est dissous à l’occasion de la Flamme de la paix de Tombouctou, cérémonie durant laquelle les rebelles touaregs brûlent 3 000 armes utilisées durant le conflit.

La fin du combat n’est pourtant pas à l’ordre du jour et dès 2003, Lyad Ag Ghaly commence à fréquenter Al-Qaïda, par l’intermédiaire d’un de ses cousins, Abdelkrim Taleb, dirigeant d’une petite branche d’AQMI.

Grâce à ses relations, il participera à la libération de nombreux otages européens. N’hésitant pas à toucher d’onéreuses commissions au passage.

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