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Malgré la «reprise», les défaillances d’entreprises se poursuivent

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Si certains de nos dirigeants semblent se gargariser des derniers chiffres de la croissance, avec notamment le fameux rebond au deuxième trimestre (+0,5 %), rappelons tout de même que la situation ne pourra pas s’améliorer de façon sensible tant que le PIB français ne croîtra pas de manière plus conséquente.

Un taux de 1 % semble le minimum pour espérer relancer un marché de l’emploi atone. Le nombre de défaillances d’entreprises au troisième trimestre illustre bien qu’il est illusoire de vouloir parler de reprise pour l’instant.

Les défaillances d’entreprises se poursuivent au troisième trimestre

La France semble encore loin d’être en mesure d’endiguer la hausse des défaillances d’entreprises. Ces dernières auraient progressé de 7,5 % au troisième trimestre par rapport à la même période l’année précédente.

Avec 12 790 entreprises ayant déposé le bilan au troisième trimestre, il faut remonter à l’été 2009 pour retrouver un tel niveau.

Le mois de juillet a été le plus « meurtrier » pour les entreprises, 5 400 d’entre elles ayant été déclarées en cessation de paiement. Le rapport d’Altares indique que : « La légère amélioration observée en août et la stabilisation sur septembre n’ont pas permis d’inverser la tendance. »

Il est par ailleurs précisé que si les sauvegardes restent peu nombreuses, elles sont en augmentation de 11 %. Il s’agit également du niveau le plus élevé pour une période estivale, depuis la mise en place de la procédure en 2006.

Autre élément particulièrement inquiétant : le niveau d’endettement des entreprises défaillantes. Leur endettement, d’après l’étude du cabinet, représente en moyenne 88 % de leur bilan total. Les fournisseurs dont les créances ne seraient pas remboursées pourraient être emportés eux aussi.

Une défaillance sur dix concerne une TPE

Sans surprises, les TPE  (entreprises de moins de dix salariés) sont les plus touchées, 90 % des défaillances les concernent. Plus fragiles que les entreprises de taille plus importante, les TPE sont les premières à être touchées en périodes de crise, ne disposant que rarement de réserves suffisantes pour passer le cap des moments difficiles.

Le rapport ajoute cependant que « les PME d’au moins 50 salariés ne sont pas épargnées. » 112 d’entre elles ont déposé le bilan, contre 85 sur le même période l’année précédente. Il faut remonter à 2009 pour trouver, sur la période, un nombre supérieur de PME d’au moins 50 salariés ayant défailli.

Une conjoncture maussade illustrée par les défaillances des entreprises de plus de cinq ans

Un quart des redressements et liquidations judiciaires concernent des entreprises de moins de trois ans, avec environ 3 000 cas. Chez les entreprises légèrement plus anciennes, de trois à cinq ans, on dénombre 3 700 procédures sur la période.

Ce n’est cependant pas une réelle surprise, peu importe la conjoncture : les entreprises les plus jeunes sont davantage « frappées » par les défaillances. Le rapport souligne : « Le tiers des créations d’entreprises ne passe pas ce seuil (de trois ans) et une sur deux disparaît au bout de cinq ans. »

Ce qui atteste réellement du maintien d’une conjoncture difficile, c’est au contraire la défaillance des entreprises de plus de cinq ans. 6 000 entreprises ont défailli au troisième trimestre (représentant presque 50 % des cas), soit une augmentation de 15 % par rapport à la même période en 2012.

Le secteur de la construction toujours en difficulté

Tous les secteurs sont touchés, même si le rapport précise que « ce sont les métiers orientés vers les particuliers, affectés par la panne de la consommation, qui sont les plus fragilisés. »

Les défaillances dans les services aux particuliers ont augmenté de 20 %. La construction, toujours sinistrée, voit le nombre de défaillances du secteur dépasser les 3 600.

Au regard de ces chiffres, difficile de croire que l’on est arrivé au bout du tunnel. 

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