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Mali: une «grande» opération militaire pour préparer les législatives

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Depuis jeudi 24 octobre, les forces françaises, associées aux troupes de l’ONU et aux troupes maliennes, ont commencé à mener une opération de grande ampleur pour combattre les groupes terroristes encore infiltrés au nord du Mali.

Une opération de grande ampleur au Mali

Baptisée « Hydre », cette opération est la première menée conjointement par toutes les forces en présence au Mali. Les objectifs et les effectifs des forces françaises engagées dans cette action demeurent flous et le ministère de la Défense n’a pas voulu entrer dans les détails de cette opération.

Cette opération militaire intervient alors que le nord du Mali est toujours en proie aux actions d’islamistes qui n’ont pas rendu les armes. La veille du lancement de l’opération Hydre, trois kamikazes sont parvenus à approcher un barrage de l’armée tchadienne, à Tessalit, ville située à l’extrême nord du pays. Après être sortis de leur voiture, deux d’entre eux ont été tués tandis que le troisième s’est fait exploser, tuant ainsi deux soldats.

L’attentat a par la suite été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Ce groupe avait déjà revendiqué un précédent attentat suicide, le 28 septembre dernier, contre une caserne située près de l’aéroport de Tombouctou.

Al-Qaïda au Maghreb islamique est soutenu dans ses opérations terroristes par un autre groupe, lui aussi très actif avant l’intervention française, en janvier 2013. Le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest (Mujao) ont déclenché des tirs de roquettes artisanales, le 7 octobre dernier, dans la ville de Gao, où ils avaient établi leur quartier général avant que l’opération Serval ne les en chasse.

La France « n’a jamais prétendu » que l’opération Serval éliminerait le terrorisme

Alors que les forces en présence mènent l’opération Hydre au Mali, le président François Hollande était à Bruxelles, jeudi 24 octobre, à l’occasion de la première journée du Sommet européen.

A cette occasion, le président français a espéré qu’avec cette opération de « grande ampleur », les élections législatives maliennes pourraient « être organisées en sécurité » le 24 novembre prochain.

En conférence de presse, François Hollande a également défendu le rôle des forces françaises au Mali, estimant qu’il était normal que certains groupes terroristes demeurent encore sur le territoire malien après l’Opération Serval.

« Nous n’avons jamais prétendu que notre intervention allait faire disparaître le terrorisme dans la région », a ainsi déclaré le président français. Le terrorisme est « installé », au Mali mais également « au sud de la Libye, sans doute encore au Niger et au sud de l’Algérie ».

« Il n’a pas été vaincu par notre seule intervention au Mali » bien qu’il ait « été abimé, attaqué », a encore souligné François Hollande.

Le calme avant les législatives

Annonçant l’opération Hydre, le président a également rappelé les dernières attaques menées par des groupes terroristes au nord. « La meilleure preuve, c’est qu’il y a eu ces derniers jours des attaques kamikazes qui ont fait plusieurs victimes, notamment du côté des forces tchadiennes. […] J’ai donc décidé qu’il y aurait, avec les forces françaises encore présentes au Mali et avec les forces armées maliennes, une opération pour lutter contre les groupes qui avaient attaqué Tessalit », a encore déclaré François Hollande.

Cette opération devrait donc rétablir le calme avant l’organisation des élections législatives, point d’orgue, avec l’élection présidentielle de juillet dernier, de la reconstruction d’un Etat de droit au Mali.

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