Site icon La Revue Internationale

Manuel Valls en guerre contre le Front national

[image:1,l]

Deux jours après la déroute électorale de la gauche à Brignoles (Var), le ministre de l’Intérieur a choisi de se rendre à Forbach (Moselle), ce 8 octobre, afin de combattre le Front national dans un département où Marine Le Pen a recueilli plus de voix (24,73%) que François Hollande (24,53%) en avril 2012, lors du premier tour de l’élection présidentielle. Et le choix de cette commune n’est pas un hasard : le vice-président du FN Florian Philippot, qui avait réussi à y recueillir 41,74% des voix lors du second tour des législatives, en juin 2012, s’y présente aux municipales de 2014.

« Plus qu’une tournée anti-FN, c’est une tournée contre le sentiment d’abandon. Et les zones de sécurité prioritaire sont une forme de réponse », a expliqué Manuel Valls à Europe 1. Le ministre de l’Intérieur a, en effet, annoncé la création d’une nouvelle ZSP (Zone de sécurité prioritaire) dans la région : « La sécurité des Français est une priorité arrêtée par le président de la République. Il appartient au gouvernement de tout mettre en œuvre, avec le soutien des forces de l’ordre, pour que nos compatriotes bénéficient de ce même droit de vivre dans la sérénité, la tranquillité », a-t-il déclaré.

Manuel Valls en campagne ?

 « C’est indécent de voir un ministre de l’Intérieur se lancer dans une campagne anti-FN plutôt que de lutter contre les délinquants et les criminels qui pourrissent notre quotidien », a commenté, dimanche Marine Le Pen. « Cela montre que c’est un arriviste comme les autres, occupé à combattre un parti politique et ses millions d’électeurs alors qu’il y a des millions de victimes d’agressions depuis dix ans. »

Pour Florian Philippot, cette visite est « le signe d’un certain affolement » des socialistes, a-t-il déclaré dimanche dans une interview à Metronews. Selon lui, « tout le monde a compris » que le ministre voulait « être candidat à la présidentielle et qu’il est en campagne » en essayant de « courir derrière le Front national ». Louis Alliot, vice-président du Front national, considère, de son côté, que le PS est « une escroquerie politique » : « Valls est comme Simone Veil : il est bon dans les sondages », a-t-il déclaré dans une interview au Figaro. « Mais sur le terrain, cela n’avance pas trop. Valls est un produit médiatique d’appel, celui que l’on met en tête de gondole. »

Le FN, « instrumentalisation de la gauche »

Manuel Valls parcourt « le pays pour parler du FN plutôt que de s’attaquer aux voyous, ce n’est pas ce que les Français attendent », a estimé Valérie Pécresse, ce mardi matin sur RTL. « Mettre le FN au cœur de la vie politique, c’est l’instrumentalisation de la gauche. »

Quitter la version mobile