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Alors que l’édition 2013 du Mipcom (Marché international du programme audiovisuel) vient d’ouvrir ses portes à Cannes, les professionnels de la télévision ne voient pas d’un très bon œil l’arrivée dans le paysage audiovisuel de nouveaux acteurs qui concurrencent directement les chaînes de télévision traditionnelles, gratuites comme payantes.
Baisse des revenus publicitaires
Car en produisant et diffusant en ligne elles-mêmes des contenus originaux – comme la série « House of Cards », qui vient d’être primée – et en contournant les « tuyaux » traditionnels (câble ou ADSL), les plateformes de vidéo à la demande comme Amazon ou Netflix représentent une nouvelle menace pour les chaînes de télévision.
Or, le marché audiovisuel souffre déjà d’une baisse de ses recettes publicitaires. Avec l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché, comme les nouvelles chaînes thématiques et les chaînes en haute définition, les revenus publicitaires des chaînes historiques ont en effet baissé et leur audience a tendance à décliner depuis maintenant plusieurs années.
Multiplication des télévisions connectées
Par ailleurs, « l’équipement croissant des ménages en terminaux mobiles (smartphones, tablettes) et en supports connectés (micro-ordinateurs, TV connectées) a largement contribué à l’émergence de nouveaux modes de consommation. Le téléspectateur peut désormais regarder ses programmes quand il le veut, où il le veut et sur le support qu’il souhaite », rappelait l’institut Xerfi dans une étude publiée en novembre 2012.
Cela implique notamment la multiplication de télévisions connectées et de nouvelles plateformes de téléchargement légal de films et séries à la demande. « Jouant aujourd’hui un rôle central dans la télévision, les chaînes voient ainsi apparaître une nouvelle menace : celle de perdre une partie de leurs recettes au profit d’acteurs qui ne sont pas soumis aux mêmes obligations, à commencer par la participation au financement des productions », indique encore l’étude.
Ces nouveaux acteurs qui « coupent la corde »
Netflix serait ainsi en négociation pour ouvrir sa plateforme de vidéo à la demande par abonnement en France. Après l’Angleterre, l’Irlande, la Suède, le Danemark, la Finlande, la Norvège et, plus récemment, les Pays-Bas, le géant du streaming aux États-Unis pourrait ainsi se lancer dans l’Hexagone, après des mois de rumeurs. Il pourrait alors acquérir plusieurs séries TV et enrichir son catalogue, faisant concurrence à la télé payante mais aussi gratuite, en produisant lui-même ses séries.
« L’accès permanent aux vidéos à la demande réduit la valeur des contenus. La télé payante comme la télé gratuite sont mises en danger par la génération de ceux qui coupent la corde – qui se passent des fournisseurs du câble ou de l’ADSL en injectant directement l’Internet dans leur télévision connectée, avec des services de VoD comme Amazon, Hulu ou Netflix », expliquait ainsi Jeff Ulin, expert américain des médias, lors d’une conférence au Mipcom.
« Quelle valeur apporte la télé payante si on trouve le même contenu en VoD ? », s’interroge l’expert, qui prédit que la télé payante ne survivra « qu’en produisant des programmes originaux. » « C’est d’ailleurs ce que font Amazon, Hulu et Netflix. La télévision gratuite aussi est en danger, car seul le contenu premium résistera. »