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JOL Press : Le mairie de Paris vous a confié la direction artistique de la 12e édition de la Nuit Blanche avec Chiara Parisi. Qu’avez-vous souhaité privilégier ?
Julie Pellegrin : Nous avons souhaité privilégier l’implication des artistes et la production d’œuvres nouvelles, pour faire de la ville un laboratoire artistique, vivant et en mouvement. Cette notion de mouvement a guidé notre programmation depuis le début : le parcours de cette 12e édition se déploie au fil de l’eau le long du canal Saint-Martin et du sud de la Seine en traversant les quartiers très animés de Belleville et Ménilmontant. Suivant ces différents flux et courants, nous avons proposé des œuvres éphémères et évolutives reflétant une actualité changeante mais aussi voulu mettre la ville en marche à travers une idée de dérive. Tout peut se faire à pied, les spectateurs sont invités à prendre leur temps, à se promener d’une œuvre à l’autre, au fil de parcours dans lesquels le son, la chorégraphie, l’action et la relation à l’autre sont mis à l’honneur.
JOL Press : Comment définiriez-vous la Nuit Blanche en trois mots ?
Julie Pellegrin : Mouvante, engagée et métissée.
JOL Press : Comment avez-vous travaillé avec les artistes pour cette 12e édition ?
Julie Pellegrin : Cette année, nous avons travaillé avec des artistes plus qu’avec des œuvres existantes. Issus d’horizons géographiques et artistiques très divers, et de toutes générations. Nous avons invité chacun d’entre eux pour des raisons différentes, mais avant tout en essayant d’apprécier leur capacité et leur désir de répondre au contexte très spécifique de Nuit Blanche : c’est-à dire comment habiter un espace particulier, l’espace urbain, et un temps particulier, celui d’une nuit. Nous avons ainsi privilégié des artistes orientés vers des démarches éphémères et contextuelles, susceptibles de penser des œuvres dans un dialogue avec le lieu. Nous les avons conviés à Paris, avons fait de nombreux repérages avec chacun pour trouver le lieu adéquat à partir duquel ils avaient envie de travailler.
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JOL Press : De nombreuses installations monumentales – comme « The model in Paris » de de Palle Nielsen – sont présentées cette année : une manière de privilégier l’expérience collective ?
Julie Pellegrin : L’expérience collective et l’espace public au sens d’espace commun, partagé et construit par cette expérience. Cette année, il y a beaucoup de lieux en plein air, moins de lieux patrimoniaux. On a choisi de grands projets à l’échelle urbaine mais cette idée d’expérience collective passe aussi par des formes plus discrètes : les petits groupes formés autour de Dector&Dupuy pour leurs visites des quartiers de Belleville et Ménilmontant, mais aussi la communauté éclatée des lecteurs des écrits d’Edouard Glissant qui seront distribués aux passants par exemple. Bien sûr, l’œuvre de Palle Nielsen reste la plus emblématique de cela puisque son terrain d’aventure, place Stalingrad, est pensé comme un rêve de modèle urbain porteur de nouvelles imaginations sociales pour « ceux qui jouent ensemble. »
JOL Press: Quatre parcours sont proposés à travers la capitale. Y-a-t-il des installations qui vous ont particulièrement marquée ?
Julie Pellegrin : Je n’ai que des coups de cœur, car nous avons choisi tous ces artistes et travaillé avec eux avec la même passion ! On peut dire que certaines œuvres de cette édition constituent en soi de véritables événements, le Modèle de Palle Nielsen, le Quartet pour hélicoptères de Stockhausen, la sculpture de brume de Fujiko Nakaya pour la place de la République ou les explosions de Cai Guo Qiang. Mais c’est vrai également de toutes les autres propositions. La programmation est très riche et chaque œuvre d’une grande intensité. A chacun de construire son parcours en fonction de ses intuitions ou au contraire de se laisser aller, en dérivant d’une œuvre à l’autre.
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