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Parlement italien: Berlusconi plonge, Letta triomphe

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Affaibli par la décision de 25 sénateurs de son parti, le Peuple de la liberté, de former un groupe parlementaire dissident, Silvio Berlusconi a fait marche arrière hier en votant finalement la confiance au gouvernement italien.

Une perte de cohérence ?

« En mettant dans la balance à la fois nos attentes et le fait que l’Italie a besoin d’un gouvernement capable de mener des réformes institutionnelles et structurelles, nous avons décidé, non sans débat interne, de voter la confiance » au président du Conseil Enrico Letta, a déclaré le Cavaliere mercredi au Sénat.

Une décision surprise qui a permis au gouvernement de coalition de centre droit et centre gauche de remporter avec une large majorité le vote de confiance.

« En un instant, [le parti de Berlusconi] a perdu toute cohérence avec les mesures prises la semaine dernière : l’annonce de la démission collective des membres du Parlement, le retrait de la délégation ministérielle, la mobilisation dans les rues et sur les réseaux sociaux », explique le quotidien italien Corriere della Sera.

Sûr de perdre sa crédibilité et sous la pression des « dissidents », le Cavaliere a donc préféré sortir de ses retranchements plutôt que de prolonger la crise politique amorcée la semaine dernière.

Enrico Letta l’emporte dans les deux chambres

235 sénateurs ont ainsi accordé leur confiance à Letta sur 307 présents lors de cette session parlementaire. 70 sénateurs, essentiellement des écologistes ou des membres du Mouvement 5 étoiles (M5S) de Beppe Grillo, ont voté contre la confiance au président du Conseil, comme ils l’avaient annoncé.

Le scénario du vote de confiance au Sénat s’est répété à la Chambre des députés, où le Parti démocrate d’Enrico Letta pouvait déjà compter sur sa majorité. « Les votes des partisans de Berlusconi n’ont donc pas été déterminants », rappelle le Corriere della Sera. 435 députés ont ainsi voté « oui » à la reconduction du gouvernement Letta, et 162 se sont prononcés contre.

Que va devenir la « marque » PDL ?

À la Chambre des députés, le nouveau groupe parlementaire de dissidents ayant préféré suivre Angelino Alfano, le « dauphin » de Berlusconi, s’est constitué autour de Fabrizio Cicchitto, chef du groupe parlementaire du PDL. Parmi eux se trouve aussi l’une des ministres démissionnaires, Beatrice Lorenzin. Une cinquantaine de parlementaires dissidents, au Sénat et à la Chambre, seraient prêts à faire partie de la nouvelle formation.

 « Une scission au sein du Peuple de la liberté créerait, en fait, plus que quelques problèmes symboliques », explique la Stampa« Selon la loi, les pouvoirs décisionnels reviennent au seul secrétaire du parti, la propriété reste au Cavaliere. Pour cette raison, certains affirment que les « alfaniani » [les partisans d’Alfano], avant d’arriver à un différend juridique, seraient davantage favorables à « l’exode » de leurs anciens collègues vers le parti Forza Italia » que Berlusconi souhaite recréer.

« Dans tous les cas, même les faucons [partisans de Berlusconi] préfèreraient un « divorce » par consentement mutuel plutôt que de passer par la case judiciaire ».

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