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Pourquoi le Premier ministre libyen a-t-il été enlevé, puis libéré?

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En poste depuis un an, le Premier ministre du gouvernement de transition libyen a été enlevé, jeudi 10 octobre à l’aube, alors qu’il séjournait dans un hôtel de Tripoli. Quelques minutes après l’enlèvement, les hommes de la Chambre des révolutionnaires de Libye, un groupe qui opère en temps normal sous les ordres des autorités, ont revendiqué cet acte, tandis qu’ils libéraient leur proie quelques heures plus tard.

Le Premier minsitre libyen contre un ancien bras droit de Ben Laden ?

Immédiatement après l’enlèvement, les rebelles de cette brigade ont souhaité expliquer leur geste. Selon un porte-parole du groupe terroriste, « son arrestation survient après la déclaration de John Kerry concernant la capture d’Abou Anas al-Libi, après qu’il a dit que le gouvernement libyen était informé de cette opération. »

« Son enlèvement est sans doute lié à l’enlèvement d’Abou Anas al-Libi par les Américains il y a cinq jours », estimait quelques minutes avant cette déclaration, Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des Pays Arabes (OPA), interrogé sur France 2.

« S’il n’a pas été tué c’est que ceux qui l’ont enlevé voudraient l’échanger avec le terroriste d’Al-Qaïda que les Américains détiennent maintenant sur un bateau en Méditerranée », a ajouté cet expert du monde arabe.

La tête d’Abou Anas al-Libi valait 5 millions de dollars

Samedi 5 octobre, les Etats-Unis ont mené sur le sol libyen une opération militaire qui a mené à la capture d’Abou Anas al-Libi, un Libyen figurant sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI.

Avant sa capture, les autorités américaines pouvaient offrir jusqu’à 5 millions de dollars pour toute information qui mènerait à son arrestation.

Chef présumé du réseau Al-Qaïda et ancien bras droit d’Oussama Ben Laden en Afghanistan, Abou Anas al-Libi, de son vrai nom Nazih Abdul Hamed al-Raghie est accusé d’avoir pris part aux attentats meurtriers de 1998 contre les ambassades américaines de Tanzanie et du Kenya, qui ont fait plus de 200 morts.

Ingérence américaine en Libye

Au moment de son enlèvement par l’armée américaine, les autorités libyennes ont immédiatement affirmé qu’elles n’avaient pas été tenues au courant de cette opération. Le gouvernement libyen avait alors condamné un acte d’ingérence des Etats-Unis et a également demandé, dans un communiqué rendu public, la remise immédiate du terroriste présumé.

Dans ce communiqué, le Congrès général national libyen souligne « la nécessité de la remise immédiate du citoyen libyen », qualifiant notamment l’opération américaine de « violation flagrante de la souveraineté nationale. »

Abou Anas al-Libi serait actuellement retenu prisonnier par les Américains sur un bateau en Méditerranée.

Le gouvernement libyen savait-il que les Etats-Unis interviendraient ?

C’est l’innocence du gouvernement dans cette affaire que les terroristes à l’orgine de l’enlèvement du Premier ministre remettent aujourd’hui en cause. Selon ces derniers, les autorités libyennes auraient eu connaissance, avant qu’elle ne se produise, de l’opération américaine.

Mais désormais, le Premier ministre est de nouveau libre. « Il (Ali Zeidan) est libéré. Mais nous ne disposons pas encore de détails sur les circonstances de sa libération », a indiqué Mohamed Abdelaziz, ministre libyen des Affaires étrangères. Une opération qui sème le trouble quant aux véritables intentions des terroristes à l’origine de cet enlèvement express.

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