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Prothèses PIP: un rapport interne accable l’Agence du médicament

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L’Agence nationale du médicament aurait tardé à lancé un signal d’alarme quant aux dangers que représentaient les prothèses mammaires PIP. C’est ce que sous-entendu un rapport interne de l’Agence nationale de sécurité du médicament, aujourd’hui ANSM et anciennement Afssaps, que le site Mediapart a consulté.

Un document très controversé

Selon ce document, c’est avec deux ans de retard que l’agence aurait réagi pour émettre un avis négatif sur ces prothèses, compte tenu des divers signaux qu’elle avait reçu. C’est notamment un chirurgien marseillais, Christian Marinetti, qui aurait pointé dès 2008 des anomalies dpues à un matériel défectueux.

« La direction de l’agence n’a pas divulgué ce document interne dont elle avait connaissance, mais a diffusé un rapport officiel, remis à Xavier Bertrand en février 2012, expurgé des informations les plus gênantes pour l’Afssaps », écrit ainsi le site Mediapart qui estime par ailleurs que « l’augmentation des ruptures pour les prothèses PIP est amorcée dès 2006 » et que « l’Afssaps aurait dû réagir dès 2007 et au plus tard en 2008 ».

Pourtant, ce n’est que fin 2011que les autorités sanitaires ont annoncé leur recommandation d’un retrait préventif pour toutes les femmes concernées par ce danger potentiel.

L’ANSM se défend

Pourtant, l’ANSM se défend de toute dissimulation et le professeur Maraninchi, directeur de l’organisme a affirmé que « le document évoqué a été écrit par un salarié deux mois après la remise du rapport officiel rendu public », le 1er février 2012.

« Ce n’est que deux mois après la remise publique du rapport officiel qu’un salarié de l’ANSM a remis de sa propre initiative à la direction générale une analyse personnelle et rétrospective établie sur la base des mêmes données toxicologiques et de matériovigilance que celles figurant dans le rapport remis au ministre de la santé d’alors le 1er février 2012.

Il est donc inexact d’alléguer que le rapport officiel rendu public deux mois plus tôt aurait été expurgé des éléments contenus dans ce document. Une instruction judiciaire étant ouverte sur ce dossier, l’Agence a spontanément remis au juge en charge de l’instruction le document élaboré par son salarié », peut-on lire dans Le Monde.

En France, environ 30 000 femmes sont ou ont été porteuses de prothèses PIP. Elles sont déjà nombreuses à avoir été opérées pour se faire retirer ces prothèses. Les premiers retraits préventifs ont commencé en 2010, lorsque les prothèses n’ont plus été commercialisées et se sont accélérées au début de l’année 2012, lorsque le ministre de la Santé a proposé le retrait de ces prothèses mammaires, même sans signes cliniques de détérioration.

> Lu sur Le Monde

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