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René Kojfer: «Sans DSK, il n’y a pas d’affaire du Carlton»

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« J’ai commencé à écrire lors de mes quatre mois en détention provisoire, pour m’apaiser » explique René Kojfer, l’ancien responsable de la communication du Carlton de Lille, mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée, à Jol Press.

Instrumentalisation de l’affaire centrée autour de DSK

Dans son ouvrage Carlton, le dossier X de DSK coécrit avec le journaliste Martin Leprince, il clame son innocence « j’ai la conscience tranquille », et dénonce une « instrumentalisation politique de l’affaire dont il ne serait qu’une victime collatérale », Dominique Strauss-Kahn étant la principale cible.

En clair, « Sans DSK, il n’y a pas d’affaires ». Son livre soulève notamment la thèse « d’écoutes téléphoniques administratives » diligentées par Matignon dès 2009, contre le présidentiable du Parti socialiste, Dominique Strauss-Kahn. L’affaire ne serait non pas partie de M. Kojfer pour ensuite atteindre DSK, comme les policiers le laissent entendre, mais directement du directeur du FMI. Déjà favori des sondages pour la présidentielle de 2012, il était le premier surveillé, et bien sûr il a fallu habiller la manœuvre.  

[image:2,s]De plus, il nie ardemment tout lien avec l’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) « Je n’ai jamais connu DSK. Je n’ai rien avoir avec lui », a-t-il assené à plusieurs reprises. Quant aux échanges téléphoniques, permettant à la police de dire qu’au contraire, les deux protagonistes se connaissaient, il explique qu’il s’agissait simplement « d’une plaisanterie entre copains ». Il réfute également l’accusation d’avoir « fourni » des filles à DSK.

« Les vrais proxénètes doivent bien rigoler de nous »

« J’ai 72 ans, je m’amuse depuis une cinquantaine d’années et je n’ai jamais rien faire de mal ». Et s’il avoue avoir, à plusieurs reprises, déjeuné avec le proxénète belge Dodo la Saumure, également mis en examen dans l’affaire, il nie avoir touché de l’argent.

Ami avec tous les acteurs du dossier – à l’exception de DSK, se défend-t-il -, il admet tout juste avoir mis en contact des filles dans le cadre de son réseau de franc-maçon.  « On était des simples clients et les filles étaient toujours payées. Les vrais proxénètes doivent bien rigoler de nous ».

Le verdict de la justice prévu pour 2014

La Cour d’appel de Douai a annoncé hier qu’elle se prononcerait le 18 décembre sur l’appel interjeté par quatre des personnes mises en examen, dont René Kojfer, qui souhaitent que l’affaire soit jugée devant une cour d’assise plutôt que devant un tribunal correctionnel. Les jurys populaires sont en effet généralement réputés plus indulgents que des magistrats.

Aujourd’hui, René Kofjer risque dix ans de prison et « en veut à la justice » de faire subir cela à sa famille. Il plaide « l’innocence totale » dans cette affaire. Le procès de l’affaire Carlton se déroulera au printemps 2014.

Carlton, le dossier X, Martin Leprince et René Kojfer. Editions Jacob-Duvernet. 20 euros.

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