Etude Harris Interactive pour M6
Dans un contexte de débat national autour de la réglementation du travail le dimanche et le soir, Harris Interactive a interrogé les Français sur leur perception de cet enjeu : se déclarent-ils favorables ou opposés à l’ouverture de certains magasins le dimanche ? A titre personnel, pourraient-ils envisager de travailler eux-mêmes pendant le dernier jour de la semaine ? Quel regard portent-ils sur la fermeture de certains magasins à 21 heures ?
Que retenir de cette enquête ?
- Plus de deux Français sur trois (69%) indiquent être favorables à l’ouverture le dimanche des magasins de bricolage, de jardinage, d’ameublement et d’habillement, contre 30% de Français s’y opposant. Cette opinion est majoritaire dans toutes les catégories de population à l’exception des sympathisants du Front de Gauche(38% favorables contre 62% opposés).
Plus précisément, les habitants de la région parisienne y sont plus favorables que les habitants des autres régions (respectivement 81% et 66%), les sympathisants de Droite nettement plus favorables que ceux de Gauche (86% contre 54%). De même, les personnes affirmant travailler elles-mêmes régulièrement le dimanche soutiennent davantage l’ouverture dominicale de ces magasins que les personnes ne travaillant jamais ce jour-là (83% et 65%). On le voit, sur tous ces points, résident des nuances d’intensité dans l’appréciation plus que des clivages d’opinion.
- Dès lors que les actifs se voient rappeler que le travail le dimanche est davantage rémunéré que les autres jours de la semaine, une courte majorité d’entre eux (53%) se déclare prête à travailler ce jour-là. Ainsi, 53% des actifs affirment qu’ils seraient prêts à travailler eux-mêmes le dimanche – sans préciser s’il s’agirait d’une occasion exceptionnelle ou d’une situation plus durable – quand 45% ne l’envisagent pas. Notons que les personnes les plus favorables au principe de l’ouverture de magasins le dimanche sont aussi celles qui se déclarent les plus enclines à travailler ce jour-là, qu’il s’agisse des habitants de l’agglomération parisienne (64%), des sympathisants de Droite (76%), ou des personnes travaillant déjà régulièrement le dimanche (84%). De même, les Français exerçant une profession libérale se déclarent davantage prêts à travailler le dernier jour de la semaine (77%). Néanmoins, quand bien même ce travail serait rémunéré davantage, certaines catégories de population sont majoritairement opposées à l’idée de travailler le dimanche : les employés (52%), les personnes pour qui ce jour est actuellement toujours non travaillé (61% non), les sympathisants de Gauche (61%) ainsi que les catholiques pratiquants réguliers, se rendant au moins une fois par mois à la messe (65%). Le refus de travailler le dimanche peut donc être motivé par l’habitude de ne pas travailler ce jour de la semaine, par un regard social ou politique, ainsi que par des considérations liées à la pratique religieuse.
- Enfin, les Français sont très partagés quant au fait de fixer à 21 heures l’horaire de fermeture de certains magasins qui restaient ouverts plus tard auparavant : la moitié des personnes interrogées (48%) juge qu’il s’agit d’une bonne chose car cela permet de réduire le travail de nuit, quand l’autre moitié des Français (48%) estime au contraire qu’il s’agit d’une mauvaise chose car cela réduit le temps disponible pour que les consommateurs puissent faire leurs achats. Notons que les employés (55%), les membres des professions intermédiaires (56%), les familles monoparentales (58%) et les sympathisants de Gauche (64%) se montrent nettement favorables à une fermeture à 21 heures, tandis que les cadres ou les professions libérales (57%), les personnes disposant des revenus les plus élevés (65%), les habitants des grandes communes et notamment de la région parisienne (58%) ainsi que les sympathisants de Droite (70%) se déclarent au contraire particulièrement opposés à cette évolution et privilégient une fermeture plus tardive que 21h00.
Retrouvez tous les résultats dans notre rapport.
Méthodologie
Les résultats sont issus de deux enquêtes réalisée en ligne les 1er et 2 octobre, puis les 3 et 4 octobre 2013. Echantillons respectifs de 1 254 personnes et de 1 177 personnes, représentatifs de la population française âgée d’au moins 18 ans. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).