Site icon La Revue Internationale

Sur Instagram, on vend aussi des armes à feu

[image:1,l]

Les utilisateurs d’Instagram pourraient avoir quelques surprises en fouillant les différentes petites annonces d’objets régulièrement mis en vente sur le site de partage de photos. Certains internautes se servent en effet d’Instagram comme d’une plateforme de vente d’armes d’occasion.

Carabine à vendre

Le phénomène, repéré par le DailyBeast aux États-Unis, pourrait prendre de l’ampleur : il n’a pour le moment fait l’objet d’aucune restriction ou avertissement de la part du site internet, qui n’a pas de politique interdisant explicitement la vente d’armes à feu, comme le fait par exemple le site de petites annonces Craiglist.

Les utilisateurs d’Instagram pourront donc aisément trouver un Colt chromé ou une carabine 22 long rifle, photo à l’appui, en tapant simplement les hashtags #rifle et #forsale (« à vendre ») dans leur barre de recherche. Armes de poing, fusils de chasse ou fusils d’assaut circulent ainsi librement sur ce « marché » en ligne, sous couvert de pseudos plus ou moins anonymes.

Et la tendance n’est pas limitée à Instagram : plusieurs petites annonces de vente de pistolets ou de fusils se retrouvent ainsi sur Facebook ou Twitter.

Vide juridique

À cause du vide juridique entourant la vente d’armes à feu en ligne et en l’absence de loi fédérale précise sur cette question, « de nombreux partisans du contrôle des armes à feu sont préoccupés par les conséquences de ce marché non réglementé sur la sécurité publique », indique le DailyBeast.

« Nous sommes vraiment préoccupés, principalement par la capacité des vendeurs à contourner la vérification des antécédents [de l’acheteur] », a fait savoir Sam Hoover, membre du Centre juridique pour la prévention de la violence armée, une organisation américaine à but non lucratif qui fournit une expertise juridique sur la prévention de la violence et sur les lois entourant les armes à feu.

Pas forcément illégal…

La vente d’armes de particulier à particulier n’est cependant pas forcément illégale, tant que chacune des parties de la transaction respecte les lois en vigueur concernant les armes à feu dans son État ou son pays.

Sans preuve d’une intention claire de nuire ou de messages attirant plus particulièrement l’attention des modérateurs de la communauté du site, les commentaires et discussions sur les transactions publiés sur une photo seront donc autorisés à rester.

Si les défenseurs de la loi régulant la vente d’armes à feu craignent que ces réseaux facilitent la vente d’armes « sous le manteau » et alimentent le marché noir, certains défenseurs du droit au port d’armes répliquent qu’il n’y a rien d’innovant et que le phénomène existait déjà, comme le rappelle le site américain The Verge : les journaux ont ainsi longtemps été critiqués car ils facilitaient la ventes d’armes à feu grâce aux petites annonces publiées dans les pages du journal.

>> lu sur le DailyBeast

Quitter la version mobile