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Un rapport dénonce les conditions de travail en Europe

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Le constat dressé par le rapport cité par Der Spiegel, de la situation au sein de l’Union européenne est accablant. L’Europe, lauréate du prix Nobel de la paix 2012, serait atteinte de fléaux tels que l’esclavage, le trafic d’organes, la corruption et la cybercriminalité.

Le trafic d’êtres humains et d’organes en Europe

Les informations révélées par Der Spiegel sont effarantes : près de 900 000 personnes travailleraient dans des conditions proches de l’esclavage dans l’Union européenne. Un quart d’entre elles seraient exploitées sexuellement.

Il s’agit notamment des personnes travaillant des heures durant pour un salaire dérisoire, des enfants forcés à mendier, ou des femmes contraintes de se prostituer. Le commerce des personnes représenterait un vrai marché organisé en Europe.

L’hebdomadaire allemand s’appuie sur un rapport de la commission sur la criminalité organisée, la corruption et le blanchiment de capitaux (CRIM) du Parlement européen.

Selon ce rapport du comité CRIM, le trafic d’êtres humains rapporterait chaque année 25 milliards d’euros. Le document ajoute que les profits liés au trafic d’organes d’êtres humains et d’animaux sauvages se situeraient entre 18 et 26 milliards d’euros annuels.

Corruption et cybercriminalité

Le rapport estime que la cybercriminalité rapporterait jusqu’à 260 milliards de dollars chaque année. 

Par ailleurs, et contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, la corruption est loin d’avoir disparu de l’Union européenne. La commission a recensé 20 millions de cas de corruption. Un réel fléau pour l’Europe, qui engendrerait un coût de 120 milliards d’euros. 

Pour lutter contre ce phénomène, le comité préconise que les Etats membres de l’Union européenne fassent preuve d’une extrême sévérité envers les personne se rendant coupables d’actes de corruption, et particulièrement les fonctionnaires et politiques.

Très concrètement, le rapport se prononce également en faveur de la mise en place à l’échelle européenne d’une protection des personnes susceptibles de révéler des informations sur le sujet, les « lanceurs d’alerte » (whistleblowers). Une protection qui s’avère indispensable car ces personnes se laissent très difficilement convaincre de livrer leurs informations. Dans de nombreux pays, rendre public un cas de corruption ou de non respect des droits de l’Homme expose à des poursuites ou à des représailles. 

Le comité CRIM met également en avant le rôle joué par les paradis fiscaux dans le blanchiment d’argent, et donc leur implication dans la corruption et le trafic d’êtres humains. Le rapport préconise de prendre au plus vite des mesures pour mettre fin à un système permettant aux organisations criminelles de blanchir de l’argent issu de ce genre de trafic. 

Le rapport sera étudié par les députés européens le 23 octobre.

Lu sur Der Spiegel : lien ici

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