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Vers une «Grande coalition» CDU-SPD: déjà-vu pour Angela Merkel

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Malgré le succès personnel d’Angela Merkel, les conservateurs de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) – 41,5 % des voix -, ont manqué la majorité absolue à cinq sièges aux élections législatives en septembre dernier. Ils doivent par conséquent trouver un nouvel allié pour gouverner. Les libéraux ayant été éjectés du Bundestag – chambre basse du Parlement -, et les Verts ayant rompu les discussions de coalition avec les conservateurs, un accord avec les sociaux-démocrates (SPD) est la seule option qui lui reste pour rester au pouvoir.

Coalition plébiscitée

Après trois semaines de discussions, les deux partis se sont déclarés prêts à amorcer les négociations en vue d’une nouvelle coalition jeudi 17 octobre. Les discussions formelles débuteront au lendemain de la séance constitutive du Bundestag, le mercredi 22 octobre. 

66 % des Allemands réclament actuellement une « grande coalition », comme celle du premier mandat de la chancelière Angela Merkel entre 2005 et 2009, selon l’institut Infratest Dimap. « Les Allemands souhaitent de la stabilité en particulier dans la crise, et disent qu’ils ont besoin d’un gouvernement stable avec une majorité stable », explique le politologue berlinois Oskar Niedermayer à l’AFP.

Après avoir gouverné quatre ans avec la CDU, les sociaux-démocrates en gardent néanmoins un souvenir amer. Ils avaient réalisé leur plus mauvais score électoral aux législatives de 2009 (23 %) depuis la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui la plupart appréhendent donc la formation d’une nouvelle coalition avec les conservateurs.

Les exigences non négociables du SPD

C’est pour cela que les délégués du SPD ont posé leurs conditions en listant dix points non négociables susceptibles de créer des tensions avec les conservateurs. « Cette fois, je peux vous assurer que nous n’accepterons pas un accord de coalition qui nous imposerait de faire le contraire de ce que nous avons promis pendant la campagne », a déclaré samedi Sigmar Gabriel, le président du SPD au journal Bild.

Parmi ces points figure notamment l’introduction symbolique d’un salaire minimum légal généralisé à 8,50 euros de l’heure, c’est-à-dire « sans différenciation entre l’Est et l’Ouest ». La CDU plaide plutôt pour un salaire minimum négocié par branche et par région. Le SPD milite également pour la création d’une taxe sur les transactions financières, en échange du Mécanisme européen de stabilité (MES) qui recapitalise les banques en difficulté.

L’augmentation des impôts sur le revenu a disparu

Autre sujet probable de frictions entre les sociaux-démocrates et les conservateurs : le droit à la double nationalité pour les enfants nés en Allemagne de parents non européens. Parmi les dix points, on compte également, l’égalité des retraites entre l’Est et l’Ouest, un effort pour l’investissement dans les infrastructures, l’adoption d’une stratégie commune pour soutenir l’emploi et la croissance dans la zone euro, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, une aide financière pour les communes en difficulté, ou encore un contrôle plus strict des exportations d’armes. Autant de conditions visant à convaincre l’aile gauche du SPD, le plus fermé à une coalition.

Cette liste ne prend toutefois pas en compte l’augmentation des impôts sur le revenu pour les contribuables les plus aisés. Cette mesure phare du programme du SPD pour les législatives du 22 septembre a été certainement supprimée après avoir été fermement rejetée par Angela Merkel. 

A ce rythme-là, Angela Merkel ne devrait pas être couronnée avant fin novembre, voire début décembre !

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