Site icon La Revue Internationale

«Watch the Med», la carte qui répertorie les drames de l’immigration

[image:1,l]

Garder un œil sur la Méditerranée

Charles Heller et Lorenzo Pezzani, chercheurs à l’université de Londres, ont développé une carte interactive sur le site Watch the Med, qui géolocalise tous les naufrages en Méditerranée et révèle les atteintes aux droits de l’Homme aux portes de l’Union européenne.

Le naufrage d’un bateau qui transportait environ 500 migrants africains, le 11 octobre dernier, à Lampedusa, figure sur la carte. « La mort de migrants et la violation de leurs droits dans la mer Méditerranée est un phénomène de longue date », rappellent les chercheurs sur le site. « Entre 1988 et mai 2012, plus de 13 000 décès ont été relevés aux frontières maritimes de l’UE, et plus de 6 000 dans le canal de Sicile », soulignent-ils. 

La très repressive loi Bossi-Fini 

Le site révélé par RFI répertorie également les bateaux qui n’ont pas porté assistance aux naufragés. En Italie, la loi Bossi-Fini, votée en 2002 par Umberto Bossi, à l’époque chef du parti xénophobe de la Ligue du Nord, et Gianfranco Fini, ancien leader du parti néo-fasciste italien MSI, encadre l’entrée des migrants avec un système de quotas et interdit de porter secours aux embarcations chargées de migrants. 

Cette loi répressive est de plus en plus critiquée depuis les dernières tragédies au large des côtes de Lampedusa. Le journal italien La Repubblica a ainsi lancé une pétition en ligne pour réclamer le retrait de cette loi rapporte France 24. Plus de 100 000 intrenautes l’ont signé depuis sa mise en ligne. 

Appel à témoins

Le site récolte les témoignages de rescapés, mais aussi les informations obtenues auprès d’organisations de défense des droits de migrants, de militants, de chercheurs, ou encore de gardes-côtes, afin de géolocaliser les naufrages en Méditerranée et les violations des droits de l’Homme. Les  différents témoins sont  invités à  « soumettre un rapport » sur le site en répondant à plusieurs questions précises.

« Spatialiser les naufrages »

À travers ce projet interactif, les universitaires ont indiqué leur volonté de« spatialiser» les naufrages : « […] Car la mer n’est pas un no man’s land. C’est un espace quadrillé en zones de recherche et de sauvetage attribuées à chaque Etat. En sachant dans quelle zone a eu lieu l’incident, on sait qui était responsable du lancement des secours », a expliqué à Slate Charles Heller. 

Quitter la version mobile