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À qui profitera l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’UE?

13.11.2013 par La Rédaction
À qui profitera l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’UE?

Américains et Européens se retrouvent cette semaine à Bruxelles pour négocier un accord de libre-échange entre les deux rives de l’Atlantique. L’enjeu est immense, mais les obstacles nombreux.

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Les négociations entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis en vue d’un accord de libre-échange ont repris lundi à Bruxelles, après une interruption liée à la crise budgétaire américaine.

A la clé: la création de la plus vaste zone de libre-échange au monde, représentant un tiers du commerce international et la moitié du PIB mondial.

Les négociateurs ont jusqu’à 2015 pour sceller l’accord. Y parviendront-ils, alors que les points d’achoppement sont encore nombreux? Quels seront les grands gagnants? Y aura-t-il des perdants? En quoi les millions de consommateurs européens sont-ils parmi les premiers concernés par l’issue de ce bras de fer?

Eléments de réponse avec Michel Fouquin, conseiller au CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales).

JOL Press : A combien estime-t-on les économies réalisées des deux côtés de l’Atlantique grâce à la libéralisation des échanges? Combien d’emplois ces économies devraient-elles permettre de créer ?
 

Michel Fouquin: Les simulations font apparaître des gains en termes de revenu national qui sont à peu près équilibrés entre les partenaires: 119 milliards d’euros annuels selon le CEPR et 98 milliards selon le CEPII pour l’Europe, 95 milliards et 64 milliards respectivement pour les États-Unis.

Selon le CEPII, l’élimination des tarifs résiduels immédiatement ou progressivement pour les produits sensibles, la non-obligation de scanner les containeurs à l’arrivée sur le sol américain et la réduction de 25 % des obstacles non tarifaires dans les services conduiraient à un accroissement de 50 % des échanges bilatéraux. L’effet négatif de diversion des échanges sur les pays tiers serait extrêmement réduit.

Les gains des États-Unis pour les produits agricoles seraient deux fois et demie plus importants que les gains européens ; ils seraient équilibrés entre les deux parties pour les produits manufacturés ; enfin, dans le secteur des services ce sont les gains européens qui seraient deux fois plus importants que les gains américains.

JOL Press : Avec un euro surévalué face au dollar, l’UE souffre d’un manque de compétitivité vis-à-vis des Etats-Unis. Certains craignent donc qu’un accord de libre-échange incite des entreprises européennes à s’installer outre-Atlantique pour exporter… en Europe. Faut-il s’attendre à de telles délocalisations ?
 

Michel Fouquin: Globalement non. Car les évolutions des changes sont imprévisibles, or un investissement industriel est un engagement de long terme. Les investissements croisés Etats-Unis/Europe sont déjà et de loin les plus importants du monde, et la motivation centrale est l’accès aux plus grands marchés du monde que sont les Etats-Unis et l’Europe.

JOL Press : Hormis certains secteurs protégés, les barrières douanières sont déjà très faibles entre les Etats-Unis et l’UE. Les discussions devraient donc davantage porter sur les barrières réglementaires. Or, à ce niveau, l’UE est plus protectrice. Doit-on craindre une harmonisation par le bas des réglementations, notamment en matière sanitaire et environnementale ?
 

Michel Fouquin: Tout dépend des secteurs: dans le transport aérien ou dans le transport maritime, l’Europe est beaucoup plus ouverte que les États-unis en ce qui concerne les transports intra-européens comparés aux transports intra US, qui ne sont pas ouverts aux compagnies étrangères.

De même dans le domaine des marchés publics: l’Europe est très largement ouverte alors que les États qui composent les Etats-Unis sont souvent très fermés. Dans tous ces domaines, l’Europe a des intérêts offensifs importants.

JOL Press : OGM, boeuf aux hormones, poulet chloré…: au terme de l’accord, ces produits pourront-ils atterrir dans les assiettes des consommateurs européens ?
 

Michel Fouquin: Qui nous dit que ces produits sont mauvais pour la santé ? les expertises scientifiques en tous cas ne sont pas concluantes. Il s’agit donc de préférences des consommateurs, et celles-ci sont respectables, simplement il faudra payer pour cela.

Dans ce domaine, il faut se battre pour maintenir l’information la plus compléte possible sur l’origine de nos produits alimentaires. Je ne pense pas que les réglementations américaines soient plus laxistes quand à la santé des citoyens américains et leurs associations de consommateurs sont autrement plus puissantes que les nôtres.

JOL Press : Les Etats-Unis veulent pouvoir utiliser pour leurs propres produits les appellations traditionnelles européennes protégées en matière de vins (“champagne”, “grand cru”,“château”…). Les Européens pourront-ils s’y opposer plus longtemps? Plus largement, l’accord ne mettrait-il pas en péril les spécificités culturelles ?
 

Michel Fouquin: C’est un point crucial. Il serait inacceptable de céder quoi que ce soit sur ce terrain. Au contraire, on doit pouvoir obtenir des réglementations bénéfiques pour la défense des terroirs européens.

Là encore, il faut se battre pour avoir le maximum d’informations disponibles pour les consommateurs. Les Etats-Unis eux mêmes évoluent sur ce terrain au fur et à mesure que la qualité de leurs produits s’améliore.

JOL Press : En quoi l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’UE pourrait-il influencer les flux commerciaux à l’échelle de la planète ?
 

Michel Fouquin: On l’a vu, l’impact en termes de détournement de trafic sera faible. Par contre, l’impact stratégique pourrait être majeur, car les choix en termes de réglementation risquent de devoir s’imposer à toute la planète. En ce sens, cela renforce le pouvoir réglementaires des deux grandes puissances occidentales face aux pays émergents.

Propos recueillis Par Coralie Muller pour JOL Press.

 

La Rédaction


Accord de libre-échange Commerce Dollar Euro OGM
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