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Pour faire le point sur la consommation de substances psychoactives en France, l’Inpes a recueilli des données en 2010 auprès d’un échantillon représentatif d’environ 30 000 personnes.
Recul de la consommation régulière d’alcool, hausse du tabagisme
C’est l’information qui ressort de l’enquête : la consommation régulière d’alcool a diminué sur la période étudiée. La proportion de buveurs réguliers est en effet passée de 15% en 2005 à 11% en 2010. Pas de quoi se réjouir cependant en ce qui concerne l’alcool puisque la fréquence des ivresses est en hausse. Plus de la moitié des régions ont connu une hausse des niveaux d’ivresse entre 2005 et 2010. L’étude précise : « Chez les jeunes, si la consommation hebdomadaire d’alcool est en hausse, la plus forte augmentation concerne les ivresses : 38 % des jeunes ont été ivres au moins une fois dans l’année en 2010 contre 29 % en 2005 ».
Le tabagisme serait également en progression, de deux points par rapport à 2005, pour toucher, en 2010, 29% des Français. Les plus jeunes sont davantage concernés : « Les jeunes fument plus que leurs aînés : 44 % le font de manière au moins occasionnelle contre 34 % pour l’ensemble des 15-75 ans ».
La consommation de cannabis, qui reste la drogue la plus consommée en France, est en revanche restée stable sur la période sur l’ensemble du territoire. Une nouvelle fois, sans surprise, les 15-30 ans se distinguent : « les jeunes expérimentent davantage les drogues illicites que leurs aînés. Près de 45 % d’entre eux ont déjà consommé du cannabis contre 32 % des 15-64 ans ».
De fortes disparités régionales, le Languedoc-Roussillon se distingue
L’étude de l’Inpes bat en brèche l’idée selon laquelle c’est en Bretagne et dans le Nord que la part de consommateurs réguliers d’alcool est la plus importante.
La région la plus concernée par la consommation de substances psychoactives est sans nul doute le Languedoc-Roussillon. C’est en effet la région où l’on boit le plus (17% des 15-75 ans) et où l’on fume le plus (35%). La région se distingue également par une utilisation de cannabis au-dessus de la moyenne nationale, que ce soit l’usage régulier (3 points au-dessus de la moyenne) ou l’expérimentation (9 points au dessus de la moyenne). Les niveaux d’ivresse sont également les plus élevés.
Les résultats sont relativement positifs pour l’Île-de-France, avec une des plus faibles proportions de personnes consommant de l’alcool (9%) et fumant régulièrement. Les ivresses sont également moins fréquentes pour les Franciliens. A noter cependant que le niveau d’expérimentation de drogues comme le cannabis est plus élevé que la moyenne nationale, tout comme l’usage courant (10% des personnes au moins une fois dans l’année).
Parmi les bons élèves, la Haute-Normandie (8,5 %) et de la Lorraine (8,1 %), comptent des proportion de buveurs réguliers respectives de 8,5% et 8,1%.
En cumulant la consommation de tabac, d’alcool et de cannabis, le régions Limousin est celle qui est la moins touchée par les addictions.
Pour expliquer ces fortes disparités, il faut bien sûr prendre en comptes les aspects liés à la culture régionale et aux traditions, mais également les facteurs économiques comme le taux de chômage et la précarité.