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Algérie: les ressources pétrolières, dernier atout du régime?

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L’Algérie a découvert un nouveau gisement de pétrole. Une bonne nouvelle économique pour le pays, annoncée par la compagnie Sonatrach. Ce champ de pétrole, qui représente environ 1,3 milliard de barils, se trouve dans le bassin d’Amguid Messaoud, au centre-nord du pays.

Fin du pétrole algérien en 2030

« C’est l’une des plus importantes découvertes réalisées par Sonatrach ces vingt dernières années », a déclaré le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi.

Selon le quotidien algérien El Moudjahid, « la profondeur du puits est de 3 700 mètres avec une accumulation de 1,3 milliard de barils, soit 1,84 million de mètres cubes, à Hassi Toumiat », un site qui se trouve à une centaine de kilomètres de Hassi Messaoud, le plus grand champ pétrolifère d’Algérie.

Une découverte d’autant plus importante qu’elle offre à l’Algérie un sursis avant la fin de ses ressources énergétiques. Selon les projections des spécialistes, l’épuisement des ressources en hydrocarbures de l’Algérie sera effectif en 2030.

C’est donc la fin d’un grand pays producteur de pétrole, puisqu’en 2011, selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie, l’Algérie était le 15e pays producteur de pétrole au monde et le deuxième en Afrique, juste derrière le Nigéria. Elle produit près de 146 millions de tonnes équivalent pétrole d’hydrocarbures par an, ce qui représente près d’un tiers du PIB algérien. Les hydrocarbures, pétrole et gaz, constituent 90 % des recettes d’exportations du pays et donc sa principale source de devises.

C’est en toute logique que cette découverte a relancé un débat énergétique en Algérie, pays dans lequel l’après-pétrole pose beaucoup de questions.

Le pouvoir de la classe dirigeante algérienne repose sur le pétrole

Mais, pour certains Algériens, la fin des hydrocarbures pourrait également offrir l’opportunité de mettre un terme définitif à un système qui repose essentiellement sur les dividendes gaziers, comme l’explique le chroniqueur algérien Chawki Amari dans le quotidien El Watan.

« Pour tous ceux, par contre, qui ne sont pas experts, y compris parmi les Algériens, la relation entre le pétrole et la survie de l’actuelle classe dirigeante est très forte », explique-t-il. « L’un alimentant l’autre par un phénomène d’osmose inverse très naturel, un régime fossile pompant une énergie fossile. »

L’annonce de la compagnie Sonatrach a donc changé la donne et Chawki Amari s’interroge : « Est-ce la fin ou le début, le début de la fin ou la fin du début ? »

De la réponse à cette question dépend, selon Chawki Amari, le retour à « une économie réelle ». « On le sait, beaucoup de personnes, y compris algériennes, souhaitent la fin du pétrole pour retrouver une économie réelle et que les dirigeants ne s’appuient plus sur la manne des hydrocarbures pour se maintenir de force au pouvoir », explique le chroniqueur.

Qui sera à la tête de l’Algérie en 2030 ?

Pour finir sur une touche d’ironie, Chawki Amari imagine ce que pourrait être l’Algérie en 2030, si, d’ici-là, la situation politique n’évolue pas et que la même oligarchie se partage le pouvoir.

« Ce qui est sûr – et là tous les experts sont d’accord, y compris algériens –, la fin des hydrocarbures arrivera vers 2030 », explique le journaliste sur El Watan. « Petit calcul, en 2030, Bouteflika sera à son 7e mandat et Ali Benflis toujours candidat à la présidentielle. Seule inconnue : qui poussera la chaise roulante de l’autre ? »

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