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Bientôt 6 millions de smicards en Allemagne?

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Certes la chancelière a récemment remporté les élections législatives haut la main, mais elle doit tout de même former une coalition avec les sociaux-démocrates du SPD, qui eux, font de l’instauration d’un SMIC à l’allemande, qui fait l’objet de débats houleux depuis les années 1990, une condition sine qua none de leur entrée au gouvernement.
 
Reste à négocier les détails de ce futur salaire minimum : son montant ? Le SPD plaide pour un salaire horaire brut de 8,50 euros. Comme l’expliquent les économistes Odile Chagny et Sabine Le Bayon dans un excellent article publié sur le site de l’Observatoire français des conjonctures économiques, « quelques 6,9 millions de personnes verraient leur salaire horaire revalorisé de 30% en moyenne et de plus de 80% pour les 1,8 million de salariés qui perçoivent moins de 5 euros de l’heure ».
 

Qui dit salaire minimum dit chômage élevé ?

 
La date d’entrée en vigueur ? Difficile à dire. Le nombre de bénéficiaires potentiels ? Plus de 6 millions de personnes (contre 2,6 millions en France). Ensuite, sans doute son montant ne serait-il pas fixé chaque année au niveau national, comme c’est le cas en France (depuis le 1er janvier 2013, il est de 1 430 euros brut par mois). Sans doute aussi serait-il négocié branche par branche entre le patronat et les partenaires sociaux.
 
Actuellement outre-rhin, les grilles salariales sont négociées par les partenaires sociaux au sein de chaque branche, au niveau régional (du Länd) ou national.
 
Comme le rappelle Time to sign off, même s’il est impossible d’établir un lieu de cause à effet entre salaire minimum et hausse du chômage, on observe que dans les 9 pays d’Europe de l’Ouest et du Nord ne disposant pas de salaire minimum, le taux de chômage moyen s’élève à 6,1%. Dans les 9 étant dotés d’un salaire minimum (dont la France, depuis 1970) , il est de 13,8%, soit plus de deux fois plus. De quoi faire réfléchir ?
 
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