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Clément Léon R. élu maire de la nuit à Paris

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Six mois avant les élections municipales, Clément Léon R. a été élu maire de la nuit à Paris avec 31,34 % des voix à l’issue du second tour des élections. Parmi les propositions phares de son programme, figurent la question des transports en commun la nuit ainsi que les fermetures administratives d’établissements. L’initiative, qui vient de naître en France, existe depuis dix ans à Amsterdam. Le maire des noctambules parisiens revient sur sa fonction et les principaux défis qui l’attendent. 

JOL Press : Concrètement, quelle est la fonction d’un maire de la nuit ?
 

Clément Léon R. : La fonction d’un maire de la nuit est médiatique et non institutionnelle. Je ne fais partie d’aucun bureau de mairie. Je suis là pour présenter un projet qui n’a pas de budget et pour défendre les problèmes des usagers de la nuit devant les médias. 

JOL Press : Qui est à l’origine du projet d’élection d’un maire de nuit ?
 

Clément Léon R. : Derrière cette élection figure Eric Labbé, porte-parole du mouvement, responsable de la communication de la discothèque le Showcase, qui a coécrit en 2009 la pétition « Quand la nuit meurt en silence » signée par 16 000 personnes. Suite au texte, il a été recontacté par le Collectif Culture Bar-Bars qui lui a proposé d’élire un maire de la nuit à Paris pour faire bouger les choses. 

JOL Press : Quelles sont les mesures que vous proposez pour améliorer la vie des noctambules parisiens ? 

 

Clément Léon R.: Je propose un programme assez précis qui a obtenu le soutien des fêtards et des gérants de lieux nocturnes. Pour faire bouger les choses, nous devons prendre des mesures concernant les appels abusifs pour tapage nocturne, les fermetures administratives et les autorisations de nuit, mais également autour de la culture et des transports en commun la nuit. Mon programme n’est pas utopique, il est réalisable.  Je suis quelqu’un de terrain, un électron libre qui connaît la profession sans en faire partie : j’appelle les personnes concernées à se mettre au travail !

JOL Press : Parmi les mesures phares de votre programme figure celle des transports en commun. En quoi consiste-t-elle?
 

Clément Léon R. : Un métro qui soit ouvert toute la nuit le week end, sur un périmètre quadrillé : sur la ligne 1, 2, 4, 6, 14. Il faut également redéfinir les trajectoires du Noctilien. Autre proposition originale, concernant cette fois les taxis avec la création des licences pour personnes en voie de réinsertion, comme cela se fait à Londres. Des personnes au chômage, ou avec un petit revenu pourraient le week end, les veilles de jours fériés stagner dans des quartiers précis de la vie nocturne parisienne et attendre les clients, moyennant une rémunération.  

JOL Press : Cette proposition va susciter la colère des conducteurs de taxis parisiens ?
 

Clément Léon R. : Je sais que les conducteurs de taxis paient leurs licences une fortune, mais ils ne sont pas assez nombreux, les usagers sont en demande. Nous avons besoin d’initiatives de ce genre pour faire développer l’économie et faire avancer le pays. Tout le monde à le droit au travail. 

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JOL Press : Vous proposez également les « soirées au-delà du périph ». Une manière de dynamiser les banlieues en mettant en avant le foisonnement culturel et artistique qui y règne ?
 

Clément Léon R. : Il faut que Paris s’élargisse, et nous devons continuer à faire la fête au-delà du périphérique, promouvoir la banlieue comme lieu de fête et de culture. C’est ce que je propose à travers le new clubbing, qui consiste à faire la fête dans des usines désaffectées, sur des toits… Il existe une vraie énergie  de culture et d’arts en banlieue, il faut la mettre en avant et ce sera fait à travers le Grand Paris.

JOL Press : Votre élection intervient quelques mois avant les municipales 2014. Anne Hidalgo a déjà annoncé qu’elle créerait un poste d’adjoint de la nuit. Pourrez-vous travailler aux côtés du futur maire « de jour » ?  

 

Clément Léon R. : Et NKM de répondre : « pourquoi pas un adjoint au maire du jour ? »Les deux candidates multiplient les déclarations pour attirer les fêtards. Je tiens à rappeler que le scrutin du maire de la nuit n’est pas politisé. Nous voulons que notre programme et notre message soient diffusés afin que les politiques se rendent compte qu’une personne de terrain connait les problèmes de la nuit et propose des objectifs réalisables. Si demain Anne Hidalgo ou NKM reprend mon projet de A à Z, et consacre un budget aux problématiques de la nuit parisienne, j’en serai ravi ! 

Propos recuellis par Louise Michel D. 

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