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Comment expliquer les attentats de Nairobi et de Peshawar?

24.11.2013 par La Rédaction

Les massacres perpétrés le mois dernier dans le centre commercial de Westgate, à Nairobi, au Kenya, et dans l’Eglise de Tous-les-Saints de Peshawar, au Pakistan, ont une fois de plus fait ressurgir la question de la violence terroriste et de ce qui peut être fait pour en venir à bout. De nombreux observateurs dénoncent l’islam comme source de cette violence, pourtant, les auteurs de ces actes ne semblent pas avoir été motivés par la religion.

[Image: 1,l]

En se focalisant à tort sur l’islam, en tant que cause principale du terrorisme, nous risquons de passer à côté des véritables racines du problème et de réduire nos chances d’empêcher de futures tragédies. 

Au Pakistan, l’attentat a été revendiqué par un groupuscule rallié aux Taliban, qui considère son acte comme des représailles contre les frappes de drones américains. À Nairobi, les auteurs du drame, issus du mouvement extrémiste Al-Shahab – qui a vu le jour dans le sud de la Somalie au lendemain de l’effroyable guerre civile qui s’y est déroulée – ont agi en riposte à l’invasion de la Somalie par le Kenya.

Une telle violence, surtout à l’encontre de personnes innocentes, n’est jamais justifiée. Il faut néanmoins en comprendre les raisons pour prévenir d’autres attaques éventuelles.

L’importance des codes d’honneur

Ce n’est qu’en saisissant les motivations qui se cachent derrière ces actes de violence et la nature de la société dont ils émanent qu’on pourra y mettre un terme. Si les gouvernements manquent de discernement à propos des origines et des causes de cette violence, ils risquent d’empirer les choses.

Dans mon dernier livre, The Thistle and the Drone: How America’s War on Terror Became a Global War on Tribal Islam (Le chardon et le drone : comment la guerre menée par l’Amérique contre le terrorisme est devenue une guerre mondiale contre l’islam tribal), j’examine de près une quarantaine de sociétés tribales du monde musulman – dans une zone allant du Maroc au sud des Philippines. Je constate que la violence dans ces sociétés est souvent déclenchée par une rupture structurelle entre les pôles de décision et les groupes marginalisés. Les codes d’honneur et de vengeance ont également un poids important. La rhétorique religieuse est souvent utilisée de manière abusive pour mobiliser les gens, mais en réalité, l’islam n’a rien à voir avec tout cela.

Après le départ des puissances coloniales du Pakistan, du Kenya et d’autres anciennes colonies d’Afrique et d’Asie, vers le milieu du XX ème siècle, de nombreuses communautés tribales ont été marginalisées et même brutalisées dans les nouveaux Etats modernes qui venaient de voir le jour. Ces communautés ont souffert et lutté pendant de nombreuses années pour sauvegarder leur identité, leur culture et leur autonomie. 

Au Pakistan comme ailleurs, les sociétés tribales maintiennent l’ordre et la sécurité en s’appuyant sur les piliers traditionnels que sont la lignée tribale et le pouvoir religieux. Le conflit historique entre le centre et la périphérie a atteint son summum dans ce pays lorsque la province autonome du Waziristân s’est transformée en terrain de guerre, suite à l’invasion de l’armée pakistanaise et à l’arrivée de drones américains en 2004. Les piliers traditionnels ont alors été mis à rude épreuve, voire détruits, à cause d’un ensemble de facteurs : attaques militaires, frappes de drones, attentats-suicide et rivalités tribales.

En s’en prenant à des citoyens innocents, dans un centre commercial et dans une église, ces mouvements extrémistes ont violé l’un des principes fondamentaux de l’islam – figurant dans le Coran et dans les enseignements du prophète Mahomet – qui interdit catégoriquement le massacre de gens innocents et en particulier des femmes et des enfants.

En ce qui concerne les frappes de drones, que ce soit à la frontière de l’Afghanistan et du Pakistan, au Yémen, en Somalie ou dans le sud des Philippines, elles touchent principalement des populations musulmanes dont les codes tribaux valorisent énormément le sens de l’honneur et de la vengeance. Les attaques de drones sont considérées comme déshonorantes, surtout lorsque qu’elles visent des femmes et des enfants. Les populations touchées et impuissantes face aux drones sont poussées à la vengeance, d’où une recrudescence des attentats qui frappent les marchés, les églises et les mosquées. C’est l’Amérique qui est visée, mais aussi les gouvernements de ces pays, qui permettent ces agressions étrangères, sans en subir vraiment les conséquences. 

La violence engendre la violence

Si ce n’est pas l’islam qui est en cause mais plutôt la notion tribale de l’honneur et de la vengeance, il faut en tenir compte pour résoudre le problème de la violence à la racine, sinon on risque de passer à côté de la solution. Afin de parvenir à une paix durable dans ces régions en proie aux troubles, nous devons acquérir une compréhension très claire des motifs qui se cachent derrière les actes de violence et les tragédies qu’ils engendrent. Nous devrions non seulement apprendre à connaître les populations concernées, qui souffrent dans les conflits, mais aussi compatir avec elles. 

Etant donnée l’époque dans laquelle nous vivons, et au vu des attentas de Nairobi et de Peshawar, nous devrions essayer d’appliquer le tikkun olam, ce grand principe du judaïsme qui consiste à panser les blessures du monde. 

* L’ambassadeur Akbar Ahmed est titulaire de la chaire Ibn Khaldun du Département des Etudes islamiques d’American University à Washington. Il est également l’auteur de The Thistle and the Drone: How America’s War on Terror Became a Global War on Tribal Islam, paru aux éditions Brookings Press en 2013, (Le chardon et le drone : comment la guerre menée par l’Amérique contre le terrorisme est devenue une guerre mondiale contre l’islam tribal).

Article écrit pour Common Ground News Service (CGNews).

La Rédaction


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