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Compétitivité: l’OCDE n’épargne pas la France

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Le rapport fait état d’une perte marquée de compétitivité pour l’économie française, qui explique en partie, la détérioration du solde extérieur du pays depuis les années 2000. La France s’est laissée distancer par plusieurs partenaires européens, d’où la perte de parts de marchés à l’exportation pour l’hexagone. Si des réformes doivent être appliquées en ce qui concerne les entreprises de l’économie marchande privée, le secteur public doit également subir des mutations.

La France voit manifestement sa compétitivité se dégrader

La situation est extrêmement préoccupante, et au regard de l’enjeu, la France ne peut repousser davantage les réformes de fond : « Ce manque de compétitivité n’est toutefois qu’un symptôme de faiblesses économiques sous-jacentes. Il ne renvoie d’ailleurs pas seulement à la question de la capacité d’exportation de la France, mais d’une manière plus générale à sa capacité productive et à son potentiel de croissance ».

La mise en place du CICE est l’un des rares points positif salués par l’OCDE : « L’adoption récente du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi et la loi qui à fait suite à l’accord sur le marché du travail entre partenaires sociaux sont des signaux bienvenus et très importants ».

La concurrence fait défaut dans de nombreux secteurs

Selon l’OCDE, la France est marquée par un manque de compétitivité dans plusieurs secteurs, auquel il faut remédier impérativement. Premier secteur concerné, le commerce de détail : « La concurrence est particulièrement insuffisante dans le secteur du commerce de détail, avec des conséquences défavorables sur le pouvoir d’achat des consommateurs, mais aussi sur l’emploi ».

La situation du secteur des transports est également pointée du doigt : « Le secteur du rail est un autre secteur dans lequel la France est en retard sur la plupart des pays européens en termes de libéralisation et de concurrence, ce qui engendre des coûts pour les usagers et les finances publiques ». L’organisation dénonce notamment le fait que la SNCF soit toujours propriétaire des gares.

Le secteur de l’énergie est aussi dans la ligne de mire de l’OCDE, qui regrette par exemple qu’EDF et GDF soient encore propriétaires des réseaux d’énergie : « Même si les pouvoirs publics doivent intervenir sur les marchés de l’énergie afin de protéger les groupes vulnérables de population et assurer que les prix du marché reflètent les coûts environnementaux de certaines formes de production, l’existence de marchés concurrentiels dans le domaine de l’énergie n’en demeure pas moins essentielle ».

D’une façon générale la France doit faire en sorte de limiter les barrières à l’entrée dans de nombreux secteurs, qu’elles soient réglementaires ou liées à l’attitude des acteurs déjà présents.

Le niveau des salaires et le nombre d’heures travaillées également en cause

Les salaires seraient également en cause, dans la mesure où ils continuent de progresser plus rapidement que la productivité. L’OCDE déplore le fait que la France n’ait pas suivi l’exemple de l’Allemagne, et de pays comme l’Espagne ou l’Irlande depuis la crise, qui ont mis en place des réformes structurelles pour baisser les coûts salariaux. Pour l’institution internationale, « cet ajustement n’a pas encore eu lieu en France ».

Le niveau du salaire minimum est problématiques en France (plus élevé de 80% que la moyenne des pays de l’OCDE) mais c’est aussi le cas du le nombre d’heures travaillées. Les 35 heures sont clairement ciblées lorsqu’il est précisé que la France souffre d’une « sous-utilisation du facteur travail ».

Naturellement, une modération des coûts salariaux ne règlera pas tout, puisque l’organisation souligne bien que la France devrait monter en gamme pour s’orienter vers la fabrication de produits à plus grande valeur ajoutée. Les efforts du pays en matière de R&D sont encore jugés insuffisants.

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