Site icon La Revue Internationale

Courbe de Laffer: trop d’impôt tue l’impôt

courbe_de_laffer.jpgcourbe_de_laffer.jpg

[image:1,l]

La courbe de Laffer : un taux d’imposition plus élevé n’augmente pas nécessairement les recettes

C’est d’une certaine manière la formalisation de l’expression « trop d’impôt tue l’impôt », brandit régulièrement par les économistes les plus libéraux.  Pour comprendre la pensée d’Arthur Laffer, il faut avoir en tête l’allure de la courbe qui découle du « modèle ».

Cette dernière, qui prend la forme d’une cloche, met en relation le taux d’imposition global et le montant des recettes fiscales pour l’Etat. Sur la première partie la courbe, logiquement, lorsque le taux d’imposition augmente, les rentrées fiscales progressent également.  Mais une fois le taux optimal dépassé, l’accroissement de la pression fiscale entraîne le résultat inverse : les rentrées fiscales diminuent.

Cela signifie donc qu’un même niveau de rentrée fiscale peut être obtenu avec deux niveaux d’imposition différents : l’un faible (sous le taux optimal), l’autre élevé (au-dessus du taux optimal). L’idée est donc de dire que dans certaines circonstances, un taux d’imposition réduit peut rapporter à l’Etat autant, ou plus, qu’un taux plus élevé.

L’explication : un taux trop élevé a des effets désincitatifs sur l’activité

La courbe de Laffer s’explique par le fait que si une trop grande partie de la richesse produite est prélevée par l’Etat, les contribuables sont désincités à travailler. Ils décident de réduire leur activité, ce qui conduit à de plus faibles revenus générés, et donc à des recettes en baisse. A quoi bon en effet travailler davantage si la plus grande partie des revenus générés part dans les poches de l’Etats ? Les contribuables peuvent aussi être tentés d’échapper à l’impôt par l’optimisation ou l’évasion fiscale.

On comprend aisément, dans ces conditions, l’engagement d’Arthur Laffer en faveur d’une baisse des impôts, ce qu’il obtiendra dans les années 80, avec l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan dont il fut le conseillé économique.

Un mécanisme contredit dans les faits

Au regard de cette « analyse », on pourrait être tenté de condamner la politique de nos dirigeants, puisque selon le modèle énoncé, une baisse de l’impôt pourrait conduire à une hausse des recettes.

Mais, dans les faits, la situation est plus compliquée et la courbe de laffer est invalidée. Historiquement, presque toutes les baisses d’impôts se sont traduites par des baisses de rentrées fiscales, avec au final une dégradation des comptes publics.

Lorsque Ronald Reagan a diminué les impôts, les recettes ont bel et bien diminuées…

 

Quitter la version mobile