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«Dans les forêts de Sibérie» de Sylvain Tesson, trop convenu

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Dans les forêts de Sibérie se présente comme le carnet d’ermitage tenu par Sylvain Tesson durant les six mois (de février à juillet 2010) qu’il passa en Sibérie. Aussi nous donne-t-il à lire ses pensées, ses impressions et son quotidien d’anachorète sibérien.

Cette lecture, qui s’annonçait a priori plaisante, fut particulièrement irritante ; elle donne l’impression de lire un auteur surfait qui s’est regardé- ou plutôt s’est lu- écrire. En effet, ce livre suinte désagréablement la pédanterie. Nombreux sont les passages aux apparences lyriques ou métaphysiques dans lesquelles l’auteur exprime des idées difficilement compréhensibles. Au mieux, il voile derrière d’absconses formules d’affligeants lieux-communs.

Sophistication excessive

De même, le vocabulaire est bien souvent d’une sophistication excessive qui nuit à la clarté du texte. De manière générale, la précision du vocabulaire est un élément donnant du relief aux livres, on regrette que, dans celui-ci, ni elle ne contribue à la force immersive et évocatrice du texte ni elle ne semble se justifier par un souci de justesse.

En revanche, les descriptions dépeignant les paysages sibériens ne participent pas de cette affèterie. L’auteur donne à voir avec un certain agrément les paysages dans lesquelles il fut plongé et leur donne vie. Il est dommage que ces descriptions soient ternies et noyées par la lourdeur des autres passages du carnet.

Au final, Dans les forêts de Sibérie est un livre au contenu somme toute prosaïque, où l’auteur n’arrive que très rarement à exprimer le charme de son expérience sibérienne et à le communiquer au lecteur.

 

« Dans les forêts de Sibérie », de Sylvain Tesson, chez Broché (2011).

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