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Ce vendredi 8 novembre, l’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note de la France d’un cran, de AA+ à AA. Le ministre de l’Économie et des finances a immédiatement regretté « la décision de l’agence de notation Standard and Poor’s de porter la note de long terme de la France à AA avec perspective stable » et déploré « les jugements critiques et inexacts portés par l’agence de notation ». Dans un communiqué, Pierre Moscovici, a fait valoir les « réformes d’envergure pour redresser l’économie du pays, ses finances publiques, et sa compétitivité ».
« Je prends cela avec d’autant plus de sérénité que la perspective passe de négative à stable. La stabilité de la France est reconnue. C’est un pays dans lequel on peut faire confiance », a-t-il ajouté sur France Info. « La France est et restera un pays dont le crédit est solide et qui financera sa dette avec des taux qui seront parmi les plus attractifs du monde.»
La majorité se veut confiante
Selon Jean-Marc Ayrault, « la note de la France reste parmi les meilleures du monde » mais le problème viendrait du fait que Standard & Poor’s « pas pris en compte toutes les réformes ». « L’agence parle des perspectives. Certains pays ont des perspectives négatives, ce n’est pas le cas de la France », a jouté le Premier ministre, sur France Bleu Provence lors d’un déplacement à Marseille.
Un avis partagé par Harlem Désir, Premier secrétaire du Parti socialiste. « Il y a aujourd’hui une situation qui est le fruit – peut-être n’avons-nous pas assez insisté là-dessus -, de dix années de politique totalement irresponsable de la droite en matière de finances publiques, avec une accumulation d’endettement à laquelle nous sommes obligés de faire face depuis 18 mois », a-t-il estimé sur RFI. « Mais nous sommes en train de réussir à redresser l’économie de notre pays. Il faut garder ce cap.»
« Les agences de notation, ça faisait plusieurs mois qu’on n’en parlait pas et elles ne nous manquaient pas », a affirmé, de son côté Bruno Le Roux, patron des députés PS à l’Assemblée, sur iTélé. « Les intérêts qui sont les leurs ne correspondent pas à ce que sont les intérêts de nos pays, de nos peuples, des Français. C’est pourquoi je relativise beaucoup et je pense que ça aura peu d’incidence. »
L’opposition attaque
Pour l’ancienne ministre du Budget, Valérie Pécresse, cette dégradation est « un sérieux avertissement pour le gouvernement ». « Je crois qu’il impose aujourd’hui un changement de cap de politique économique », a-t-elle lancé sur Europe 1. « Plus personne ne croit que le gouvernement a encore une marge de manœuvre fiscale et tout le monde nous appelle à plus de réformes, que ce soit le FMI, nos partenaires européens, les observateurs internationaux, agences de notation comprises ».
Et d’ajouter : « Ce n’est pas le gouvernement qu’il faut changer, c’est la politique économique. Ce qu’il faut, c’est une politique de réformes structurelles avec des économies à la clé, il faut fusionner les départements et les régions, réformer profondément la formation professionnelle et l’école, s’engager dans une réforme des retraites qui repoussera l’âge légal. »
Sur Twitter, les élus de l’opposition ne se sont pas privés pour taxer le gouvernement d’incompétence. « #Hollande aura inventé le concept de la France dégradée : notation #AA image internationale, chomage, sécurité … » signe Christian Estrosi, député des Alpes-Maritimes et maire de Nice. « S&P abaisse encore la note de la France à « AA », juge sa marge de manoeuvre réduite Encore un signe que nous avons emprunté la mauvaise voie », écrit estime Yves Jégo, député de Seine-et-Marne et maire de Montereau-Fault-Yonne.
« La France dégradée, conséquence de la gestion catastrophique socialiste », tweete Eric Ciotti Compte, député et président du Conseil général des Alpes-Maritimes. « La note de la France est dégradée, l’incapacité du gouvernement mise en cause », « Clairvoyance,Mitterrand n’avait jamais nommé Hollande dans un gouvernement. Aujourd’hui, La note de la France dégradée. #Président incapable », lance, à quelques minutes d’intervalle Nadine Morano, déléguée générale de l’UMP. L’occasion était trop belle…