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Des Grecs contracteraient volontairement le VIH: la bourde de l’OMS

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Au mois de septembre dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé a publié un rapport de 200 pages sur les « déterminants sociaux de la fracture sanitaire en Europe ». A la page 112, un paragraphe de quelques lignes, qui a bien failli passer inaperçu, a suscité la polémique.

Des infections volontaires ? 

Le passage en question explique que le taux d’infection du VIH est en augmentation en Grèce, et que la moitié des patients atteints du VIH auraient contracté le virus volontairement pour toucher les 700 euros d’aides sociales et un traitement plus rapide de substitution aux drogues. 

« Le taux d’infection du VIH et d’utilisation d’héroïne ont augmenté significativement, environ la moitié des nouvelles infections est volontaire dans le but de bénéficier des 700 euros d’aides mensuels et d’accéder plus rapidement à un traitement de substitution des drogues » peut-on lire. A l’origine de cette bourde: une erreur d’interprétation des résultats provenant d’une étude publiée en 2011 par la revue scientifique The Lancet .

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« Une énorme erreur d’édition »

L’information erronée a finalement fait les gros titres de la presse, mardi 26 novembre, poussant l’OMS a s’excuser de cette « énorme erreur d’édition »« L’OMS reconnait qu’il n’y a aucun élément suggérant que les contaminations volontaires au VIH dépassent le cadre de quelques cas anecdotiques », a reconnu l’agence de l’ONU dans un communiqué, tout en précisant que « la Grèce a[vait] signalé une augmentation significative (52%) des nouvelles infections par le virus du sida entre 2010 et 2011, en raison principalement des infections chez les personnes qui s’injectent des drogues »

Depuis la fin de 2010, les infections du SIDA à Athènes ont en effet augmenté de 1500%, selon le site américain Daily Beast

Situation sanitaire alarmante

L’organisation mondiale alerte dans son rapport sur la situation sanitaire de plus en plus alarmante de la Grèce. Dans un pays frappé de plein fouet par la crise économique, les suicides ont augmenté de 25% entre 2009 et 2010, et de 40% en 2011. Le nombre d’homicides et de vols augmentent également chaque année depuis 2011. 

Quant à l’accès aux soins, il s’est considérablement dégradé ces dernières années. Depuis deux ans, les centres médicaux de l’ONG Médecins du monde, destinés initialement aux immigrants et aux réfugiés, sont désormais obligés d’accueillir des Grecs qui n’ont plus les moyens de se soigner.

Les budgets des hôpitaux ont diminué d’environ 40% et, depuis les récentes négociations entre le FMI et de la Banque centrale européenne, de nouvelles coupes budgétaires sont à prévoir. 

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