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Edward Snowden publie un «manifeste pour la vérité»

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Le célèbre magazine allemand Der Spiegel a pris position dans son dernier numéro. À la une de l’hebdomadaire, une photo, celle d’Edward Snowden, aujourd’hui réfugié à Moscou après avoir dévoilé le scandale des programmes de surveillance de l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA), et un titre : « Lasile pour Snwoden ! »

Der Spiegel veut l’asile pour Snowden en Allemagne

« Notre rédaction voit sa mission – en temps normal – dans la description de processus sociaux et politiques », explique Der Spiegel. « Mais, comme en témoigne notre une, il y a des exceptions à la règle. Celle-ci ne veut pas simplement ajouter un chapitre à l’affaire d’espionnage mondiale des services de renseignements américains de la NSA, elle veut aussi faire avancer le travail de mise au jour du citoyen américain Edward Snowden réfugié à Moscou », indique le magazine allemand, selon la traduction de Courrier International.

Alors que plusieurs responsables politiques et personnalités exigent que l’Allemagne garantisse le droit d’asile à Edward Snowden, Der Spiegel a également souhaité apporter son soutien à cette revendication, affirmant qu’Edward Snowden est actuellement « l’allié le plus courageux de l’Allemagne. »

En titrant « L’asile pour Snowden ! » dans son numéro du 4 novembre, l’hebdomadaire allemand n’hésite pas à prendre position, contrairement au gouvernement allemand qui, selon lui, « recule par peur de la réaction des Américains. »

Trouver des solutions mondiales

Parmi les différentes personnalités politiques ou intellectuelles qui interviennent dans les colonnes du magazine, le principal intéressé, Edward Snowden, signe un « manifeste pour la vérité ». Le texte, qui a été écrit à Moscou où l’ancien analyste des services américains a trouvé refuge, a été envoyé le 1er novembre au siège du magazine allemand.

« En un laps de temps très court, le monde a appris beaucoup sur le fonctionnement des programmes de surveillance et de renseignement », écrit l’informaticien dans son manifeste publié en allemand. Selon lui, « nous ne pouvons pas oublier que la surveillance de masse est un problème global » et nécessite donc « des solutions mondiales. »

Une menace pour les « sociétés ouvertes »

« Ces programmes ne sont pas seulement une menace pour la vie privée, ils menacent également la liberté d’opinion et les sociétés ouvertes », écrit-il encore.

« L’existence de la technologie d’espionnage ne doit pas déterminer la politique. Nous avons un devoir moral de protéger les droits de l’Homme et de veiller à ce que nos droits et nos valeurs ne soient pas limités par les programmes de surveillance. »

Une prise de conscience bénéfique

Edward Snowden souligne également le fait que, malgré la « campagne de persécution sans précédent » lancée par certains gouvernements « démasqués » pour faire taire le débat sur la question de la surveillance des citoyens, ce débat continue dans le monde entier.

Selon le lanceur d’alerte, les révélations ont en effet été bénéfiques pour faire prendre conscience au public et aux gouvernements de la nécessaire réforme des pratiques de surveillance. « Au lieu de provoquer des dégâts, l’utilité pour la société de cette nouvelle connaissance publique est désormais claire, car on évoque aujourd’hui des réformes des modes de gestion, de supervision et des lois », estime-t-il.

Prêt à aider la justice allemande

Après la révélation des écoutes téléphoniques d’Angela Merkel par la NSA, Edward Snowden a rencontré le député vert allemand Hans-Christian Ströbele jeudi dernier à Moscou dans un lieu tenu secret.

L’ancien informaticien de la NSA a notamment déclaré à cette occasion qu’il était prêt à aider la justice allemande à enquêter sur les écoutes américaines ayant ciblé la chancelière allemande. Une proposition qui risquerait cependant de provoquer une crise diplomatique entre les États-Unis et l’Allemagne, qui doit encore se prononcer sur la question d’accorder l’asile politique à Edward Snowden en juin prochain, à la fin de l’asile temporaire accordé par Moscou.

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