Site icon La Revue Internationale

Enrico Letta met en garde contre la poussée de l’euroscepticisme

enrico_letta_2.jpgenrico_letta_2.jpg

[image:1,l]

Enrico Letta devrait à nouveau pourvoir véhiculer son rêve d’Europe fédérale lors de sa rencontre avec François Hollande, mercredi 20 novembre à Rome, à travers la question de la résolution de l’union bancaire, à laquelle s’oppose l’Allemagne. Ce projet envisage la supervision directe des établissements bancaires des pays de la zone euro par la Banque centrale européenne (BCE).

Mise en garde contre la montée du populisme

Européen convaincu, le chef du gouvernement italien ne cesse de mettre en garde contre la montée des forces populistes, à six mois des élections européennes. Après avoir appelé fin octobre les Européens à livrer « une grande bataille politique et culturelle » aux populismes, lors d’une visite à Paris, le président du conseil Italien a récemment affirmé à plusieurs grands quotidiens européens – dont  La Stampa, El Pais, The Guardian, Süddeutsche Zeitung, Gazeta Wyborcza et Le Monde – que l’on « sous-évalu[ait] encore fortement le risque d’avoir, au mois de mai, le Parlement le plus eurosceptique ou anti-européen de l’histoire des institutions européennes ».

« L’Europe souffre d’un manque d’initiative »

« C’est plus que probable et l’effet en sera très négatif. Je serai personnellement très préoccupé si les forces populistes dans les grands comme dans les petits pays devaient dépasser 25 % des voix » a-t-il également déclaré au Monde. « L’Europe souffre d’un manque d’initiative. Nous sommes trop timidement Européens. L’Europe est aussi une succession de succès mais personne n’ose le dire », a estimé le dirigeant italien.

Invité au congrès du Parti social-démocrate allemand (SPD) à Leipzig, le 14 novembre dernier, Enrico Letta a de nouveau alerté ce danger de la montée du populisme:  « Vous avez entre vos mains une responsabilité qui concerne toute l’Union européenne », a-t-il lancé, au côté du président du Parlement européen, Martin Schulz, appelant à la création d’une « Europe fédérale », en proposant l’élection d’un président de l’UE au suffrage universel.

« Construire les États-Unis d’Europe »

Enrico Letta a manifesté en juin dernier sa volonté de faire de l’Italie le  « le pays le plus pro-européen », à « l’avant-garde de la construction des États-Unis d’Europe ».  Le dirigeant démocrate s’était réjoui, en juillet dernier, de l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne et de l’entrée de la Lettonie dans la zone euro, qu’il avait qualifiées de « bonnes nouvelles ».

L’ambition d’une Europe fédérale chez le plus jeune dirigeant européen avait également été clairement illustrée dans son discours d’investiture, en avril dernier, dans lequel il abordait la « crise de légitimité que traversait l’UE » : «  Le port vers lequel nous nous dirigeons s’appelle les Etats-Unis d’Europe et notre navire est la démocratie. Nous ne devons pas rêver les rêves des autres, nous avons le nôtre qui est celui de l’union politique européenne » avait-il lancé devant les parlementaires italiens.

Quitter la version mobile