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Environnement: Comment financer les initiatives positives?

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Et si notre avenir dépendait intégralement du Grand Bleu ? C’est de ce réservoir fabuleux de solutions qu’elle connaît bien dont elle nous parle ici. Car comment ne pas être attentifs à ces océans qui représentent 70 % de la surface du globe et fournissent plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons, qui nourrit plus d’un humain sur deux, régule notre climat et constitue une réserve gigantesque d’énergies renouvelables, de médicaments et d’emplois ? Navigant entre ses expériences en mer et ses connaissances et préconisations en matière d’environnement, Maud Fontenoy nous donne les clés pour qu’Ecologie rime enfin avec Economie.

Extraits de Ras-le-bol des écolos : Pour qu’écologie rime enfin avec économie, de Maud Fontenoy (Plon – octobre 2013)

Comment encourager, financer, encadrer les bonnes volontés et les initiatives positives en matière d’environnement de chaque pays ? Comme appliquer à la planète entière ce qui fonctionne déjà pour une nation ou une région ? Comment mutualiser les efforts autant que les fruits de la recherche ? Com- ment veiller à ce que les règles environnementales soient suivies partout sur le globe et que, si nécessaire, les sanctions tombent ?

Et si la solution au niveau mondial était la création d’une grande agence internationale, d’une Organisation mondiale pour l’environnement ? En effet, malgré les centaines d’accords passés, de traités conclus ou de conventions organisées aux quatre coins du globe, il n’existe aujourd’hui malheureuse- ment aucune gouvernance ni coordination globale pour la sauvegarde de notre planète. Le Programme des nations unies pour l’environnement, qui n’est en réalité qu’une vigie, n’a ni le budget, ni l’autorité suffisante pour mettre en place une politique forte et des sanctions. Il faut fusionner les énergies et les réglementations. Ce projet d’Organisation mondiale pour l’environnement, à l’inverse d’une énième initiative des pays riches, doit nécessairement avoir un rôle officiel reconnu par le Nord et le Sud.

[image:2,s]Il doit contrebalancer le pouvoir de l’Organisation mondiale du commerce qui a parfois tendance à négliger les problèmes environnementaux. Associée à une Cour mondiale pour l’environnement, grâce à des outils juridiques efficaces, cette gouvernance devra faire respecter les accords internationaux et porter une vraie vision politique. Financée par une écotaxe et une participation obligatoire des Etats (ce qui n’est pas le cas pour le PNUE), elle devra être un lieu d’expertise et de négociation internationale.

Soutenue par la France dès 2009, via le président Nicolas Sarkozy, par l’Union européenne et l’Union africaine, cette solution nécessaire pour assurer un « développement durable » à l’échelle mondiale ne fait pourtant pas l’unanimité. En effet, les Etats-Unis, le Canada et de nombreux pays en voie de développement ne souhaitent pas se voir imposer d’obligations en la matière. Parmi ces derniers, nombreux sont ceux qui estiment, et on peut les comprendre, que les problèmes environnementaux ont été créés par les pays riches et que c’est donc à eux seuls d’en traiter les causes. Néanmoins, dans l’intérêt de tous, ce nouveau mode fédérateur de gouvernance est indispensable. Il permettrait par ailleurs de coordonner les politiques de régulation des différentes nations et d’éviter les concurrences « vers le bas ». J’espère que cette gouvernance sera adoptée en 2015 lors de la prochaine Conférence internationale de l’ONU pour le climat qui aura lieu à Paris.

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Première femme à avoir traversé l’Atlantique Nord (2003) et le Pacifique (2005) à la rame, Maud Fontenoy a également réalisé un tour du monde à contre-courant (2006). Porte-parole de l’Unesco pour les océans depuis 2009, la navigatrice est aussi vice-présidente du Conservatoire national du littoral et a créé la Maud Fontenoy Fondation qui sensibilise la jeune génération à la sauvegarde des océans et à la protection du littoral. Elle est enfin l’auteure de plusieurs ouvrages, dont Le Sel de la vie (Arthaud 2007).

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