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Espionnage illégal chez Quick?

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C’est dans le cadre de l’affaire Ikea que les enquêteurs ont pu remonter à Quick. Le géant suédois est suspecté d’avoir espionné illégalement ses salariés et certains clients, et fait pour cela l’objet d’une enquête depuis début 2012. Plusieurs dirigeants, de la filiale française notamment, dont le PDG actuel Stefan Vanoverbeke et son prédécesseur Jean-Louis Baillot, ont été mis en examen.

Quick faisait appel au même détective qu’Ikea

 

D’après un article publié lundi 25 novembre sur le site d’information Mediapart, les enquêteurs ont découvert, à partir de documents perquisitionnés en mars 2012, des versements de Quick au détective privé auquel Ikea faisait appel, Jean-François Fourès, par l’intermédiare de sa société Eirpace.

Les deux auteurs de l’article, Mathilde Mathieu et Michael Hajdenberg, qui ont consulté le dossier d’instruction, précisent : « L’ancien policier en question (…) a encaissé avec sa société Eirpace plus de 165 000 euros du groupe Quick entre janvier 2009 et juin 2011, un montant plus de deux fois supérieur aux émoluments versés par Ikea sur la même période ».

L’espionnage ne concernerait, à priori, pas les salariés de Quick mais les candidats à l’ouverture de franchises

 

Si le numéro deux de la restauration rapide en France a bien avoué à Mediapart sa collaboration avec l’ancien policier des renseignements généraux et de la  Direction de la surveillance du territoire, reconverti en détective privé, il assure en revanche qu’il s’agissait de « vérifications » de certains antécédents bancaires et judiciaires de candidats à l’ouverture de franchises.

Agnès Catineau, de la société de communication Brunswick, qui représente le géant de la restauration, précise : « Eirpace n’a jamais été utilisée pour enquêter sur la vie professionnelle ou personnelle des salariés, mais uniquement dans les procédures de recrutement des franchises ».

Elle ajoute que le groupe « reçoit des centaines de dossiers de candidature. Or, la restauration est une activité qui brasse beaucoup d’argent liquide. Quick a donc demandé des renseignements sur la capacité des candidats à gérer un business, leur réputation, leur capacité à appliquer l’éthique… Ne pas être frappé d’interdiction bancaire, ne pas être condamné pour des actes de gestion frauduleuse, des abus de bien sociaux, etc. Je pense que c’est licite ».

Mais comme le précise le site d’investigation, même s’il n’est pas question d’espionnage de salariés, la pratique reste illégale : « en France, l’accès aux casiers judiciaires et au fichier des interdits bancaires n’est pas ouvert à tous les vents ni toutes les curiosités, au nom de la nécessaire protection de la vie privée ». 

 

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