Site icon La Revue Internationale

#FreeKidal: des Maliens manifestent contre la politique française

[image:1,l]

« À bas la politique française de Kidal ! ». Au lendemain du premier tour des législatives maliennes, ils étaient près d’un millier mercredi matin, à Bamako, à défiler dans les rues de la capitale malienne, brandissant de larges pancartes contre la politique menée par l’armée française à Kidal, dans le nord du Mali – une région déstabilisée par des mois d’occupation islamiste, et qui a récemment été le théâtre de l’assassinat de deux journalistes français.

C’était la première fois qu’une manifestation anti-française était organisée au Mali, après des mois de mécontentement.

La France, accusée de soutenir le MNLA

Déçus par l’attitude « ambiguë » de la France qui n’est pas parvenue à désarmer les rebelles touaregs du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), les manifestants maliens scandaient leur colère, accusant la France de soutenir le MNLA et appelant l’armée malienne, présente de manière symbolique à Kidal, à reprendre le contrôle total de la ville.

« On a soulevé les drapeaux français ici, on a applaudi la France. Mais aujourd’hui, pourquoi, à Kidal, c’est le MNLA qui est armé et c’est l’armée malienne qui est cantonnée ? » s’indigne un manifestant, au micro de RFI. « Ce n’est pas normal. L’État, c’est l’État. On doit restituer le Mali à l’État malien ».

Le cortège, composé de membres de plusieurs associations citoyennes du Mali, dont des syndicats de transporteurs et de commerçants, selon le site MaliActu, a défilé entre la place de la Liberté et le monument de l’Indépendance à Bamako, sous escorte des forces de l’ordre maliennes.

Les Maliens veulent le retour de l’armée malienne

Tout au long de leur marche, les centaines de manifestants ont dénoncé la politique de la France à Kidal, exhortant le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), à la tête du pays depuis trois mois, de demander « à l’administration et à l’armée malienne le déploiement partout sur le territoire malien, et spécifiquement de prendre le contrôle total et effectif de Kidal ou tout autre endroit occupé par les groupes armés et leurs sbires ».

Les marcheurs souhaitent également « la liberté de circulation de l’armée malienne dans toute la région de Kidal sans entrave », ainsi que la sécurisation de plusieurs bâtiments administratifs et édifices publics à Kidal par les forces de l’ordre maliennes.

Ils demandent enfin « le cantonnement et le désarmement immédiat du mouvement terroriste MNLA conformément à l’accord préliminaire de Ouagadougou et à la résolution de l’ONU ».

#FreeKidal

Jeudi 28 novembre au matin, une autre marche a été organisée à Bamako, menée cette fois-ci par le Groupe anti-MNLA.

Sur Twitter, un hashtag #FreeKidal permettait de suivre leur mouvement en direct.

Parmi les slogans scandés par la centaine de manifestants présents lors de cette marche, on pouvait ainsi entendre : « Le Mali est un et indivisible ! », « À bas François Hollande ! », « Dégagez Serval ! », « Libérez Kidal ! », « À bas la Minusma ! », « À bas Azawad ! » ou encore « Jugez le MNLA ! ».

Une fois arrivés au monument de l’Indépendance, certains membres d’associations ont pris la parole, exhortant notamment François Hollande à tenir ses promesses.

Quitter la version mobile