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Japon: performance en demi-teinte au troisième trimestre

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Net ralentissement au troisième trimestre

Le troisième trimestre aura été marqué par un ralentissement assez net de l’économie nippone, avec une croissance du PIB de 0,5%, contre 0,9% au trimestre précédent. Les analystes anticipaient une croissance légèrement moins importante, à 0,4%. En rythme annualisé, elle atteint 1,9%.

Si l’économie nippone ralentit, son taux de croissance reste supérieur à celui de nombreux pays développés, comme la France et L’Allemagne, qui ont affiché des performances assez décevantes au troisième trimestre. A signaler également que le Japon enregistre une croissance positive pour le quatrième trimestre consécutif.

Les « Abenomics » peinent toujours à porter leurs fruits

En arrivant au pouvoir, fin 2012, le premier ministre Shinzo Abe a opté pour une politique de relance s’appuyant sur « trois flèches » : dépense publique, politique monétaire accommodante, réformes structurelles.

Les chiffres bruts semblent attester de la réussite du programme, dans la mesure où l’arrivée au pouvoir de Shinzo Abe coïncide avec le retour d’une croissance vigoureuse, 1,1% sur les trois premiers mois de l’année, contre 0,1% sur le dernier trimestre de 2012. Le changement de gouvernement a clairement redonné confiance aux Japonais, tentés de consommer désormais davantage.

Mais le problème réside dans le fait que si le pays semble sortir de la déflation, l’investissement public est désormais l’unique moteur de la croissance du pays. Un arrêt de la relance massive de l’économie entrainerait certainement le Japon dans la récession.

Des exportations en baisse et une consommation des ménages toujours atone

La première « flèche », l’assouplissement quantitatif, est encore loin d’être efficace. S’il a bien conduit à un affaiblissement important du yen par rapport au dollar et à l’euro, il n’a en revanche pas permis de relancer les exportations au troisième trimestre. Elles ont même légèrement reculé sur la période, avec une baisse en valeur de 0,6%. Cela s’explique notamment par une chute de la demande émanant des Etats-Unis et des pays émergents.

De plus, une politique monétaires accommodante, censée, en théorie, stimuler les exportations par la dépréciation de la monnaie qu’elle engendre, est un outil à double tranchant. Elle renchérit de façon considérable les importations, qu’il s’agisse d’énergie, de matières premières ou de denrées alimentaires, ce qui pèse nécessairement sur le pouvoir d’achat de ménages.

Avec des salaires orientés à la baisse et une inflation proche de 0,5%, la situation des ménages a tendance à se dégrader, ce qui explique pourquoi leur consommation n’a augmenté que de 0,1% entre juillet et septembre, contre 0,6% au trimestre précédent et donc que très faiblement contribué à la croissance du PIB. Ce chiffre aurait pu être encore plus faible si les ménages n’avaient pas avancé certains achats, par anticipation de la future hausse de la TVA, de 5 à 8%, qui sera effective en 2014.

Dans ces conditions, les entreprises adoptent une attitude attentiste, avec un investissement en biens d’équipement qui marque nettement le pas par rapport au deuxième trimestre. 

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